HONEGGER MARC (1926-2003)
Le nom du Français Marc Honegger reste étroitement associé aux dictionnaires musicaux dont il a dirigé l'édition à partir de 1970 et qui ont renouvelé fondamentalement l'approche de la musicologie en langue française dans le domaine des ouvrages de référence.
Marc Honegger, né à Paris le 17 mai 1926, dans une famille d'origine suisse (il est un lointain cousin d'Arthur Honegger), reçoit une formation musicale très complète : piano avec Santiago Riera (1942-1949), composition avec Georges Migot (à partir de 1946), direction d'orchestre avec Ion Constantinesco et Eugène Bigot (1947-1948). Puis il fait des études de musicologie à la Sorbonne avec Paul-Marie Masson (1947-1950) et devient assistant (1954-1958) à l'Institut de musicologie fondé en 1951 par ce dernier et que dirige alors Jacques Chailley. Parallèlement, il est maître de chapelle aux temples protestants du Foyer de l'âme (1947-1952) puis du Saint-Esprit (1952-1954), à Paris. De 1952 à 1959, il dirige le chœur des Chanteurs traditionnels de Paris. Il est ensuite nommé directeur d'études à l'université de Strasbourg, où il enseigne la musicologie. Il y fonde en 1961 les Journées de chant choral, qui deviennent l'un des temps forts de la vie musicale universitaire. En 1970, il passe un doctorat ès lettres en soutenant deux thèses : Les Chansons spirituelles de Didier Lupi et les débuts de la musique protestante en France au XVIe siècle et Les Messes de Josquin des Prés dans la tablature de Diego Pisador (Salamanque 1552) : contribution à l'étude des altérations au XVIe siècle. Deux ans plus tard, il devient professeur à l'université de Strasbourg, où il continue à enseigner jusqu'en 1991. Il est également secrétaire général (1973-1977) puis président (1977-1980) de la Société française de musicologie. De 1982 à 1992, il est vice-président de la Société internationale de musicologie. Il meurt à Saint-Martin-de-Vers (Lot), près de Cahors, le 8 septembre 2003.
Les travaux musicologiques de Marc Honegger touchent principalement à la musique du xvie siècle, aux relations entre le protestantisme et la musique et à l'œuvre de son maître Georges Migot, dont il est l'ardent propagateur (Georges Migot : compositeur et humaniste, Bibliothèque nationale et universitaire, Strasbourg, 1977) et l'éditeur du catalogue (Catalogue des œuvres musicales de Georges Migot, Les Amis de l'œuvre et de la pensée de Georges Migot, Strasbourg, 1977). En 1970, il fait paraître chez Bordas les deux premiers volumes de son Dictionnaire de la musique. Les Hommes et leurs œuvres. Pour rédiger cet ouvrage sans précédent dans la musicographie française, Marc Honegger a réuni les plus éminents spécialistes européens et américains. À certains égards, l'ouvrage se présente comme le pendant européen, mais plus concis, du fameux New Grove Dictionary of Music and Musicians. En 1976, deux autres volumes viennent s'y ajouter, Science de la musique : formes, techniques, instruments. En compagnie de Paul Prévost, il complète cette somme avec les trois tomes du Dictionnaire des œuvres de l'art vocal (Bordas, 1991-1992), réédité sous le titre Dictionnaire de la musique vocale lyrique, religieuse et profane (Larousse-Bordas, 1998). Marc Honegger a aussi contribué à l'édition des œuvres de compositeurs du xvie siècle comme Paschal de L'Estocart, Claude de Sermisy, Pierre Certon, Didier Lupi Second, Claude Goudimel ou Claude Le Jeune.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification