VILLARD MARC (1947- )
Romancier, nouvelliste, poète, scénariste et dialoguiste, Marc Villard est né le 29 juin 1947 à Versailles. À l’âge de dix ans, il accompagne ses parents qui déménagent à Reims, ville alors fameuse pour son équipe de football, et se prend de passion pour ce sport. De retour en banlieue parisienne, à Les Clayes-sous-Bois, il joue de la batterie dans un groupe de rock n’roll. Parallèlement, il étudie pendant quatre ans la gravure en relief et le graphisme à l’école Estienne. Diplômé, il travaille comme concepteur graphiste tout en s’adonnant deux ans durant, mais sans grand succès, à la peinture figurative. Il écrit ses premiers poèmes (1967) après avoir découvert les poètes américains de la beat generation, et part en Allemagne effectuer son service militaire. Bientôt il publie ses premiers recueils de poésie : L’Amer (1971),Dernières Nouvelles du Paradis (1974), Nous sommes ailleurs (1976), Mouvement de foule autour du bloc 9(1979).
Les années 1981-1982 seront décisives pour Marc Villard. Tout d’abord, il signe son premier scénario ainsi que les dialogues de Neige (1981), le beau film réalisé par Juliet Berto. En collaboration avec Yves Degliame, il publie son premier roman noir, Légitime Démence (1980). Le livre ne se distingue guère du néo-polar de l’époque, très politisé. Mais la même année, Marc Villard signe seul Nés pour perdre, son premier recueil composé de sept nouvelles avec lequel il s’affirme comme l’un des meilleurs écrivains de textes courts de sa génération. Le titre même indique la tonalité de son univers qu’il précise d’une phrase : « Je suis plus sensible à l’échec qu’à la réussite. » Dès lors,on ne s’étonnera guère de trouver parmi ses romanciers favoris Nelson Algren, Horace McCoy, Richard Brautigan ou encore J.D. Salinger. Son deuxième roman, Corvette de nuit (1981), sorte de « À la recherche du temps perdu des zonards du rock n’roll », évoque la génération des années 1960, les premiers concerts de rock et met en scène Robert (Harry) Languedonne (!). Ancien batteur du groupe des Princes Rouges, celui-ci apprend par la radio que Dany, l’ex-chanteur du groupe, suspecté de meurtre, est recherché par la police. Il part à sa poursuite. Cette virée nostalgique s’achève à Hambourg, sur les traces des Beatles. Dans La Vie d’artiste (1982), Phil Siren, saxophoniste de jazz, vient de passer un mois en prison pour détention d’héroïne. Rentré chez lui, il découvre le corps de son amie Liza, morte d’une overdose. Poursuivi par un dealer, il doit s’enfuir dans les corons du Nord et son enfer des combats de coqs. En 1984, Marc Villard fait son entrée dans la Série noire avec Ballon mort, un récit dans lequel le protagoniste, Stéphane Miller, enquêteur pour une compagnie d’assurances, recherche François Bertolini, un ami d’enfance devenu footballeur, disparu depuis plusieurs jours. Il découvre bientôt son cadavre, mais également tout le mystère qui entoure la petite ville où il a passé sa jeunesse. Toujours dans la veine d’un romantisme tragique où l’on croise divers rescapés de la génération des années 1970 – militants pour la paix au Vietnam et autres babas cool –, Marc Villard poursuit son œuvre avec Le Sentier de la guerre (1985).
Dans LeRoi, sa femme et le petit prince (1987), le narrateur, Alex, dix-huit ans, commet un hold-up avec Papa Rousse qui meurt durant leur fuite après lui avoir révélé qu’il n’est pas son vrai père. En réalité, Alex est le fils de Sly Baker, un ancien chanteur de rock. Pour le retrouver, il se lance dans une cavale aussi picaresque que tragique dans laquelle jazz et rock reviennent en force. Rebelles de la nuit (1987) marque la première apparition de Tramson, un éducateur de rues qui exerce son activité dans le quartier parisien de Barbès. Il enquête pour retrouver le meurtrier d’un jeune prostitué. Rebelles[...]
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Écrit par
- Claude MESPLÈDE : écrivain, historien de la littérature policière
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