MARCASSITE ou MARCASITE

Bisulfure de fer, la marcassite peut être fréquente dans certaines roches sédimentaires. Assez rare en cristaux isolés, elle présente alors une forme tabulaire allongée ou parfois prismatique, à l'éclat métallique argenté. Le plus souvent les cristaux sont associés en un ensemble complexe de macles multiples en « crêtes de coq » ou en « pointes de flèche » sur lesquels se plaquent parallèlement beaucoup d'autres cristaux plus minces. Dans les roches sédimentaires, la marcassite se présente fréquemment en rognons mamelonnés sphériques ou tuberculeux, à l'enveloppe marron résultant de l'altération périphérique du minéral en limonite. La cassure des rognons laisse apparaître une structure fibroradiée au bel éclat blanc d'étain ; celui-ci se ternit rapidement à l'air si l'on ne prend pas la précaution d'apposer un vernis adéquat qui retarde seulement sa décomposition plus ou moins inévitable.

formule : FeS₂ ;

système : orthorhombique, classe holoédrique ;

dureté : 6-6,5 ;

poids spécifique : 4,6-4,9 ;

éclat : métallique ;

transparence : opaque ;

cassure : inégale.

Jadis, le terme de marcassite (de l'ancien arabe marqachītā) désignait indifféremment la marcassite et la pyrite. Ce n'est qu'en 1814 que le minéralogiste français René Just Haüy les distingua.

La marcassite cristallise dans des roches carbonatées (comme la craie) ou dans des roches carbonées (des terrains houillers). Elle apparaît lors de la diagenèse en milieu réducteur, à l'abri de l'air, en présence d'hydrogène sulfuré ; les oxydes de fer sont transformés en sulfure de fer (FeS) puis en disulfure de fer (FeS₂). Si le pH est neutre ou légèrement acide la marcassite se forme, si le pH est légèrement alcalin la pyrite cristallise. C'est pour cela que la marcassite est moins fréquente que la pyrite, qui apparaît ainsi comme une forme stable de la marcassite. Elle s'altère facilement en sulfate de fer (FeSO₄, 7H₂O). De fait, un échantillon de marcassite se transforme au bout d'un certain temps en une poudre grise à blanchâtre dégageant une odeur d'acide sulfurique.

La marcassite apparaît aussi dans les filons hydrothermaux de basse température ou comme produit d'altération, toujours en milieu réducteur, de la pyrrhotite, autre sulfure de fer (Fe_1—xS) qui, lui, se forme à haute température.

Parmi les minéraux qui sont associés à la marcassite, on peut citer la pyrite, la galène, la bornite, la chalcosite, le quartz et la calcite.

On trouve de nombreux gisements de marcassite dans le monde. De gros cristaux, avoisinant une taille de trente centimètres, sont connus à Llalgua en Bolivie où ils pseudomorphosent la pyrrhotite. De belles associations maclées en crête de coq et de taille pluricentimétrique ont été extraites à Joplin dans le Missouri, à Essen et Freiberg en Allemagne, à Durham et Weardale en Grande-Bretagne, et au cap Blanc-Nez dans le Pas-de-Calais. Les autres gisements français ayant fourni de belles associations cristallines se situent à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), à Pont-Jean-en-Bruz (Ille-et-Vilaine) et à Pontgibaud (Puy-de-Dôme). Cependant, la marcassite est surtout connue sous forme de rognons fibroradiés, et particulièrement dans les niveaux sédimentaires du Crétacé supérieur ; ainsi, elle est abondante dans les craies de Champagne, où son aspect lui a valu l'appellation locale de « boules de tonnerre », dans les environs de Trouville (Calvados), de Dieppe et en Picardie, et aussi dans les argiles plastiques des environs de Paris. La marcassite ne joue pas un rôle économique aussi important que la pyrite, et seuls quelques gisements sont suffisamment rentables pour la fabrication d'acide sulfurique.

La marcassite est plus soluble que la pyrite dans l'acide nitrique dilué à froid, où elle se décompose en formant des flocons[...]