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BLUWAL MARCEL (1925-2021)

Marcel Bluwal - crédits : Keystone-France/Gamma-Keystone/ Getty Images

Marcel Bluwal

Comme Stellio Lorenzi, Claude Barma et Claude Loursais, Marcel Bluwal fut l’un des pionniers de la télévision française. On lui doit notamment des dramatiques en direct qui firent date, des feuilletons mémorables et de grandes adaptations de textes du répertoire.

Fils unique d’Henri et Eda Bluwal, juifs polonais immigrés en France en 1924, il naît le 26 mai 1925 à Paris, où il grandit dans le XIIe arrondissement, tombe amoureux du cinéma et de la littérature, et fait son apprentissage au sein de l’école laïque et républicaine. Malgré l’Occupation, il obtient son baccalauréat en juillet 1942. Quelques jours plus tard, il échappe de peu à la « rafle du Vél’ d’Hiv’ » en se cachant avec sa mère chez la professeure de piano de celle-ci. Ils y resteront vingt-cinq mois, jusqu’au jour de la Libération.

Décidé à devenir cinéaste, Bluwal s’inscrit à l’âge de vingt ans à l’École de Vaugirard, puis s’enrôle quatre années durant au Service cinéma des armées. Il apprend son métier aux États-Unis, en Algérie puis en France. Démobilisé au début de 1949, il découvre que, pour qui n’a pas de famille dans la profession et n’a pas assisté un grand metteur en scène, les portes du cinéma restent fermées. Il pousse alors celle du 15, rue Cognacq-Jay et entre à la toute nouvelle RTF (Radiodiffusion Télévision française). Là, il fait ses preuves dans des émissions pour enfants puis, grâce à Jean d’Arcy, directeur des programmes, signe Le Pèlerin, sa première dramatique en direct, le 10 octobre 1953. Si, à la télévision française, les informations étaient alors contrôlées de près par le pouvoir, les réalisateurs, pour la plupart communistes ou marqués à gauche, apportaient alors dans les foyers les grandes œuvres de la littérature mises en images. Au départ représentations uniques filmées à plusieurs caméras, en vidéo et en direct, ces « dramatiques » ne subsistent que dans la mémoire de ceux qui les ont vues, même si le kinescope a permis d’en conserver certaines, dont Liebelei d’après Arthur Schnitzler (1956), Notre petite ville d’après Thornton Wilder (1959), Les Joueurs d’après Nicolas Gogol (1960). Bluwal y dirige notamment Georges Wilson, Pierre Mondy, Jean-Pierre Marielle, Jean-Pierre Cassel, Michel Piccoli. Il s’essaie également à la série en direct et interactive dans Si c’était vous (1957) et aux feuilletons avec L’inspecteur Leclerc enquête(1962-1963), puis Les Aventures de Vidocq (1967).

En 1965, il connaît une réussite absolue en adaptant pour la télévision – en 35 mm et en extérieur – le Dom Juande Molière, avec Michel Piccoli et Claude Brasseur. D’autres très belles réalisations suivront, dont Beaumarchaisou Les 60 000 fusils (1966), Le Jeu de l’amour et du hasard (1967) – où il dirige pour la première fois Danièle Lebrun, qu’il épousera en secondes noces –, La Double Inconstance (1968), Antoine Bloyé (1974). On lui doit aussi des feuilletons tels que Les Nouvelles Aventures de Vidocq (1971-1973) avec Claude Brasseur et Danièle Lebrun ou Mozart (1982) avec Michel Bouquet et les miniséries Les Misérables (1972), Lulu (1978), Thérèse Humbert (1983) et Music-hall (1986) – ces deux dernières avec Simone Signoret –, puis À droite toute (2008), qui évoque la montée de l’extrême droite en France dans les années 1930.

Pour le cinéma, Marcel Bluwal réalisera Le Monte-charge (1962) avec Robert Hossein et Lea Massari, Carambolages (1963) avec Jean-Claude Brialy, Louis de Funès et Sophie Daumier, Le Plus Beau Pays du monde (1999) avec Claude Brasseur, Marianne Denicourt, Jean-Claude Adelin. Enfin, outre ses mises en scène à l’opéra et au théâtre, Marcel Bluwal a été professeur au Conservatoire national d’art dramatique de 1975 à 1979, où il a compté parmi ses élèves Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Jean-Hugues Anglade.[...]

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Marcel Bluwal - crédits : Keystone-France/Gamma-Keystone/ Getty Images

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