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CACHIN MARCEL (1869-1958)

Né à Paimpol, d'un père gendarme et d'une mère de vieille souche paysanne, Cachin fait des études secondaires grâce à une bourse, puis prépare une licence de philosophie à la faculté de Bordeaux ; il y suit les cours de Durkheim. Il a vingt ans lorsqu'il rejoint le groupe des étudiants socialistes de Bordeaux, de tendance guesdiste. Très vite pris par l'action politique, Cachin abandonne ses études. Il collabore à La Question sociale et anime les congrès fédéraux du Parti ouvrier français sous le pseudonyme de Lebreton.

Le Parti le présente à Libourne où il échoue. La fédération du P.O.F. de Bordeaux est la troisième de France lorsque la scission de 1900 voit sa majorité rejoindre Jaurès. Cette même année, Cachin est élu conseiller municipal de Bordeaux et nommé adjoint au maire pour l'administration des transports et de la voirie. Secrétaire fédéral en 1903, il est assez apprécié de la direction du Parti pour que celle-ci le désigne pour remplacer Guesde, malade lors de la campagne électorale dans le Nord ; de même, il va porter la contradiction à Jaurès à Toulouse. Enfin, en 1904, il est délégué au Congrès de l'Internationale socialiste à Amsterdam et, en 1905, au Congrès de fondation du parti socialiste S.F.I.O.

En 1906, il est secrétaire national adjoint à la commission administrative permanente du parti, chargé de la propagande. En 1910, il est élu député d'Alès, mais son élection est invalidée. Lorsque L'Humanité devient, en 1911, l'organe officiel du parti, Cachin est chargé de rédiger l'article hebdomadaire auquel a droit la tendance guesdiste. Élu en 1912 conseiller du 18e arrondissement de Paris et conseiller général de la Seine, il est chargé des travailleurs des transports. Il devient député de Paris en 1914 et le reste jusqu'en 1928.

Rallié à l'Union sacrée, Cachin est chargé par Guesde d'une mission secrète en mars 1915 auprès des socialistes italiens : il s'agit de les convaincre de renoncer à leur pacifisme ; Cachin rencontre également Mussolini, alors exclu du Parti socialiste italien et partisan de l'intervention de l'Italie dans le conflit. En 1917, il fait partie de la Commission d'enquête que l'Assemblée envoie en Russie pour s'informer des intentions du nouveau gouvernement russe quant à la guerre. De retour en 1920, en Russie, mandaté cette fois par le parti socialiste, il en revient convaincu de la nécessité d'adhérer à l'Internationale communiste. Devenu directeur de L'Humanité, il anime la majorité du Congrès de Tours (1920) et présente la motion d'adhésion à la IIIe Internationale ; il siège au comité directeur, puis au bureau politique du Parti communiste français issu du Congrès ; il y demeurera jusqu'à sa mort.

Lors de l'occupation de la Ruhr en 1923, Cachin, à la suite d'une campagne parmi les troupes d'occupation les appelant à la fraternisation avec les travailleurs allemands, voit son immunité parlementaire levée, mais le Sénat rejette l'inculpation d'atteinte à la sûreté de l'État. Pendant la campagne contre la guerre du Rif, deux ans plus tard, il est de nouveau arrêté et condamné à un an de prison. Délégué en 1928 au VIe congrès de l'Internationale communiste, il est élu à son comité exécutif et prend part à la décision d'une journée d'action internationale contre la guerre, le 1er août 1929 : le gouvernement saisit ce prétexte pour frapper le Parti communiste et s'attaquer aux finances de L'Humanité ; Cachin réplique en créant les comités de défense de L'Humanité, véritable réseau de diffuseurs militants. Encore une fois inculpé pour « obéissance aux mots d'ordre d'un gouvernement étranger », il fait la preuve de l'inanité de l'accusation.

Sénateur[...]

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