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MASTROIANNI MARCELLO (1924-1996)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma italien connaît un épanouissement qui durera jusqu'au début des années 1980, épanouissement auquel participe toute une génération de cinéastes et d'acteurs qui ont commencé leur carrière entre la toute fin des années 1930 et l'immédiat après-guerre. Parmi les nombreux comédiens qui font alors leurs débuts à l'écran, dix à douze d'entre eux vont devenir de très grandes vedettes. L'un deux, Marcello Mastroianni, l'acteur italien le plus célèbre hors de la Péninsule, a, en quelque sorte, incarné le cinéma italien de l'âge d'or qui va de la Libération au milieu des années 1970.

La filmographie de Marcello Mastroianni apparaît en effet comme un panorama exemplaire et une fresque unique du cinéma italien sur près d'un demi-siècle. Il a tourné avec les plus grands réalisateurs, et il n'est pas genre dans lequel il ne se soit illustré, si ce n'est le « péplum », nonobstant un film d'aventure en costume, et le « western spaghetti » (encore que Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri, 1975, s'y apparente), pas une tendance artistique à laquelle il n'ait participé.

Le jeune premier

Né le 28 septembre 1924 à Fontana Liri, dans les Abruzzes, où son père est menuisier, Marcello Mastrojanni, qui remplacera ultérieurement le « j » initial par un « i », fait son entrée dans le monde du cinéma en tant que figurant, à la fin des années 1930. Il commence à sérieusement s'intéresser à l'art dramatique au lendemain de la guerre alors que, travaillant comme comptable dans une société de production-distribution britannique, l'Eagle Lion, afin de payer ses études en architecture à l'université de Rome, il participe à l'activité d'une troupe de théâtre amateur. Il y est remarqué par un assistant de Luchino Visconti qui l'engage. Sous la direction de celui-ci, il va apprendre le métier et jouer, de 1948 à 1956, dans des pièces de Shakespeare, Goldoni, Alfieri, Tchekhov, Arthur Miller et Tennessee Williams.

Dans le même temps, Marcello Mastroianni progresse dans la carrière cinématographique, où il a fort modestement débuté en 1947 dans I Miserabili (L'Évadé du bagne) de Riccardo Freda. En une huitaine de films tournés en l'espace de deux ans, notamment sous la direction de Luciano Emmer avec lequel il fera cinq films entre 1950 et 1957, il passe des emplois secondaires ou épisodiques aux rôles principaux, et s'impose comme un des jeunes premiers de la décennie, avec, entre autres, Franco Interlenghi, Massimo Serato, Renato Salvatori et Raf Vallone, qu'il va très vite dépasser en popularité. Il incarne alors, principalement dans des comédies, des drames et des mélodrames, de sympathiques et dynamiques jeunes gens, généralement d'origine modeste, pratiquant de tout aussi modestes métiers (chauffeur de taxi, marin pêcheur, etc). Comme victimes d'une « fatalité sociale », ils se voient parfois accusés d'un crime dont ils sont innocents et sont souvent le jouet des femmes, malicieuses dans les films « roses », fatales dans les « noirs ».

Au terme des années 1950, Marcello Mastroianni, dont les personnages, quoique presque toujours issus du peuple, se sont élevés socialement (inspecteur de police, ingénieur agronome, docteur en médecine), est devenu une vedette, grâce à des films tels que Chronache di poveri amanti (Chronique des pauvres amants, 1954) de Carlo Lizzani, Giorni d'amore (Jours d'amour, 1954) de Giuseppe De Santis, et, surtout, Peccato che sia una canaglia (Dommage que tu sois une canaille, 1954) d'Alessandro Blasetti, où il est pour la première fois « opposé » à Sophia Loren, qu'il retrouve dans La Bella mugnaia (Par-dessus les moulins, 1955) de Mario Camerini, et La fortuna di essere donna (La Chance[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Média

Federico Fellini et Marcello Mastroianni - crédits : David Lees/ The LIFE Images Collection/ Getty Images

Federico Fellini et Marcello Mastroianni

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