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NERVA MARCUS COCCEIUS (30-98) empereur romain (96-98)

Bien connu grâce à un livre d'A. Garzetti, Nerva retient l'attention pour deux séries de motifs.

Tout d'abord, il illustre bien ce que fut la noblesse du ier siècle de notre ère. Issu d'une famille entrée au Sénat sous Auguste, Marcus Cocceius Nerva est né à Narnia en Ombrie, sans doute le 8 novembre 30. Prêtre salien, questeur puis préteur sous Néron, il accède au consulat en 71. Il s'entend mieux avec Vespasien qu'avec Domitien : en 93, il s'exile à Tarente. On dit de lui qu'il fut honnête, modeste, effacé, maladif.

Mais, et c'est un deuxième centre d'intérêt, son passage à la tête de l'Empire, pour bref qu'il ait été (96-98), n'en fut pas moins marquant ; cependant, malgré la volonté de rupture avec les pratiques de Domitien, Nerva, en raison de sa modération, fut aussi en partie un continuateur : l'opposition entre les deux règnes fut moins grande qu'on ne l'a dit. Certes, il assura au Sénat, sous le nom de « liberté », la sécurité et le respect, et il fit revenir les exilés de Domitien. Mais à la plèbe il fit distribuer du blé (loi frumentaire) et des terres (lois agraires), et il s'occupa beaucoup des provinces (nombreuses inscriptions en Afrique, à Delphes, etc.). Il s'efforça de rétablir l'équilibre budgétaire obéré par les dépenses de Domitien et par un allègement de l'impôt sur les successions. En outre, ses troupes vainquirent les Germains. Mais il n'eut pas le temps de s'occuper des Daces, et les prétoriens lui imposèrent l'exécution des meurtriers de Domitien. Âgé et sans enfants, il adopta Trajan en 97 et mourut le 25 janvier 98.

Sous ce prince, l'Empire passa sans à-coups du despotisme de Domitien au paternalisme des Antonins.

— Yann LE BOHEC

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