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GOLFE DU MEXIQUE MARÉE NOIRE DANS LE (2010)

Le 20 avril 2010, à 80 kilomètres au large de la Louisiane (États-Unis), la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, appartenant à TransOcean Ltd et exploitée par la compagnie B.P., explose puis prend feu. Elle sombre deux jours plus tard, entraînant la rupture de la conduite en sortie de puits. Le drame humain des premières heures (11 disparus) prend très vite l'allure d'une catastrophe régionale. Un flot continu de brut s'échappe à 1 500 mètres de profondeur, le bloc obturateur qui devait fermer automatiquement la tête de puits n'ayant pas fonctionné. C'est la première fois qu'une éruption (blow-out) survient à une telle profondeur. B.P. annonce un débit de fuite journalier de 160 tonnes, chiffre qui suscite un vif débat et qui sera à plusieurs reprises revu à la hausse et estimé en une fourchette de 6 000 à 8 000 tonnes à la fin du mois de juin par un comité d'experts indépendants.

À la fin d'avril, l'état d'urgence est décrété en Louisiane, dans le Mississippi, en Alabama et en Floride. Le gouvernement fédéral déclare le déversement catastrophe nationale. Washington décide de rassembler et de contrôler toutes les ressources disponibles en un seul dispositif d'envergure reposant sur une structure de commandement hiérarchisée (National Incident Command), coordonnée par l'Unified Command que dirige l'US Coast Guard. Déclarée « responsable » de la pollution par le gouvernement américain, B.P. accepte la responsabilité du déversement et s'engage à rembourser les frais connexes mais annonce, à la mi-septembre, son refus d'endosser celle relative à l'accident de la plate-forme.

L'objectif de la lutte est triple : maîtriser la source, protéger les côtes et connaître le devenir du pétrole. L'ampleur des moyens déployés est sans précédent.

Très tôt, diverses stratégies pour stopper la fuite sont mises en œuvre. Des robots sous-marins sont d'abord utilisés pour tenter, sans succès, de fermer le bloc obturateur puis pour colmater une fuite secondaire par la pose d'une valve. B.P. procède à des tentatives de captage des remontées d'hydrocarbures, par la pose, le 8 mai, d'une chambre de confinement – coffrage métallique destiné à « coiffer » et à récupérer 80 p. 100 de la fuite principale. Dès le lendemain, le dispositif est enlevé, la formation de cristaux d'hydrates de méthane empêchant le pompage du brut. Dans la nuit du 16 au 17 mai, un flexible inséré dans la conduite brisée permet de récupérer une partie des remontées de pétrole et de gaz, moyennant une injection de méthanol pour éviter la formation d'hydrates de méthane. Ce dispositif est ensuite remplacé par une nouvelle chambre de confinement et une nouvelle conduite permettant d'acheminer, à partir du 4 juin, la majorité du flux vers des navires et une plate-forme en surface. Le 12 juillet, l'opération Top Hat 10 met un terme à la fuite, au moyen d'un dispositif permettant la fermeture progressive des vannes du puits. En parallèle, des tentatives de colmatage du puits par injection de matériaux ont été menées, depuis l'échec du projet Top Kill, les 27 et 28 mai, jusqu'au succès de l'opération Static Kill, le 4 août. Le scellement définitif, par le bas, du puits principal (bottom kill) est achevé le 19 septembre, par injection de boues de forage et de ciment via deux puits de secours, forés depuis le mois de mai.

Le 6 mai, le brut atteint la réserve naturelle de Breton en Louisiane (le plus souillé des quatre États touchés). À la fin du mois d'août, selon les estimations officielles, 215 kilomètres de côtes du golfe du Mexique sont modérément à fortement souillées.

À terre, de nombreuses personnes arpentent les plages pour collecter les amas de polluants. Près de 1 200[...]

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Écrit par

  • : Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux
  • : docteur en géographie marine, responsable du service Suivi des pollutions au Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), Brest

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  • MARÉE NOIRE DANS LE GOLFE DU MEXIQUE, en bref

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    Le 20 avril 2010, la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par la société B. P., explose puis prend feu. La plate-forme est située à environ 8 kilomètres au large des côtes de la Louisiane, dans le golfe du Mexique. Elle sombre deux jours plus tard. Le pétrole s'écoule...