- 1. La force génératrice des marées
- 2. Les cycles de la marée
- 3. Les marées océaniques à la surface du globe
- 4. Les marées océaniques et leur prédiction par la méthode harmonique
- 5. Des solutions globales pour les marées océaniques à la surface du globe
- 6. La propagation de l'énergie des marées océaniques
- 7. Marées terrestres
- 8. Autres marées dans l'Univers
- 9. Marées galactiques
- 10. Bibliographie
MARÉES
Les cycles de la marée
Les mouvements de la Lune autour de la Terre sont journaliers : on s'attendrait donc à ce que les marées aient un rythme diurne. C'est cette forme en « ballon de rugby » qui permet de comprendre pourquoi on observe généralement deux marées par jour (rythme semi-diurne). La Terre tourne sur elle-même en vingt-quatre heures : chacun de ses points passe ainsi successivement dans la direction de l'astre (pleine mer), à 900 (basse mer), à l'opposé (pleine mer), puis à 2700 (basse mer), avant de se retrouver à nouveau dans la direction de l'astre (nouvelle pleine mer). Simultanément, pendant que la Terre effectue une rotation, la Lune elle-même se déplace sur son orbite, d'environ 130 : il faut ainsi vingt-quatre heures et cinquante minutes pour que chaque point se retrouve, après un tour, à nouveau exactement dans la direction de la Lune. D'où une période de la marée d'environ douze heures et vingt-cinq minutes. Par ailleurs, le plan de l'orbite lunaire n'est pas dans le plan de l'équateur terrestre. L'axe de rotation de la Terre n'est donc pas exactement à 900 par rapport au grand axe de l'ellipsoïde de déformation de la marée d'équilibre : il en résulte une « inégalité diurne » dans l'amplitude de ces deux marées semi-diurnes successives.
L'effet du Soleil s'ajoute à celui de la Lune. La Lune tourne autour de la Terre en vingt-neuf jours et demi. La position relative de la Lune par rapport au Soleil explique pourquoi l'amplitude de la marée varie de jour en jour. Lorsque nous sommes en situation de pleine lune, ou de nouvelle lune, les effets de la Lune et du Soleil s'ajoutent : l'amplitude de la marée est donc grande, ce sont les vives eaux (fig. 3). Lorsque la Lune est à son premier ou à son dernier quartier, les effets de la Lune et du Soleil se contrarient : l'amplitude de la marée est plus faible, ce sont les mortes eaux (fig. 4). Vives et mortes eaux alternent ainsi selon un rythme semi-mensuel.
En fait, l'orbite lunaire est elliptique : la distance de la Terre à la Lune varie donc au cours du mois lunaire (entre 356 400 km et 406 700 km). En conséquence, on observe que l'amplitude de deux marées de vives eaux consécutives varie légèrement d'une quinzaine à l'autre, suivant que la Lune est à son apogée ou son périgée.
L'écliptique, plan de l'orbite annuelle de la Terre autour du Soleil, fait un angle de 230 26' avec l'équateur. En période d'équinoxe (mars-avril et septembre-octobre), le Soleil passe dans le plan de l'équateur : la conjonction Terre-Lune-Soleil est alors optimale et conduit aux vives eaux les plus fortes de l'année. Tous les quatre ans et demi, l'équinoxe coïncide avec une position de la Lune au périgée en nouvelle ou pleine lune : cette conjonction conduit aux très grandes marées, qualifiées communément de « marées du siècle ».
Enfin, l'orbite lunaire fait avec l'équateur un angle variant entre 280 30' et 180 30', avec une périodicité de dix-huit ans et six mois : c'est là la vraie période de la marée, temps au bout duquel elle se reproduit à l'identique de ce qu'elle fut dix-huit ans et six mois plus tôt.
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Écrit par
- Françoise COMBES : professeure au Collège de France
- André GOUGENHEIM : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
- Christian LE PROVOST : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
- Jean-Paul ZAHN : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse
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