- 1. La force génératrice des marées
- 2. Les cycles de la marée
- 3. Les marées océaniques à la surface du globe
- 4. Les marées océaniques et leur prédiction par la méthode harmonique
- 5. Des solutions globales pour les marées océaniques à la surface du globe
- 6. La propagation de l'énergie des marées océaniques
- 7. Marées terrestres
- 8. Autres marées dans l'Univers
- 9. Marées galactiques
- 10. Bibliographie
MARÉES
Les marées océaniques à la surface du globe
Si la mécanique céleste permet de déterminer analytiquement la force génératrice des marées et de comprendre leur rythme au cours du temps, elle ne suffit pas cependant pour déterminer l'amplitude réelle de la marée océanique et expliquer son extrême variabilité à la surface de la Terre. En effet, l'Océan ne répond pas de façon statique et instantanée aux sollicitations astronomiques. Sa réponse est régie par les lois de la mécanique des fluides. Elle est en outre compliquée par la forme des bassins océaniques et les irrégularités de leur profondeur. L’étude théorique de ces derniers n'a jamais permis d'aller au-delà de modèles schématiques restreints à des bassins de formes géométriques simplifiées, typiquement des bassins rectangulaires de profondeur constante. Toutefois, ces bassins sont nécessairement tournants, pour prendre en compte les effets de la rotation de la Terre et de la force de Coriolis qui, déviant les masses d'eau dans leur mouvement vers la droite dans l'hémisphère Nord et vers la gauche dans l'hémisphère Sud, jouent un rôle fondamental dans la façon dont les ondes de marées se propagent dans les océans.
La connaissance des marées à partir de leur observation a posé jusqu'au début des années 1990 des problèmes insurmontables. Leurs caractéristiques sont en effet extrêmement complexes à l'échelle de la planète. Leur amplitude varie de quelques centimètres, en certains points de l'Océan, à plusieurs mètres, le long des côtes : quelques dizaines de centimètres dans l'arc des Caraïbes et 18 mètres dans la baie de Fundy (sud-ouest du Canada), moins d'un mètre à Christchurch en Angleterre et 15 mètres de l'autre côté de la Manche dans la baie du Mont-Saint-Michel, etc. Autre source de diversité, la pleine mer ne se produit jamais exactement au moment où la Lune passe à la verticale de chaque point. Le déphasage peut atteindre de un à deux jours : c'est ce qu'on appelle l'« âge de la marée ». De plus, la marée présente, suivant l'endroit considéré, des aspects très divers. Pour les côtes européennes, nous observons deux marées par jour : la marée est semi-diurne. En revanche, le long de certaines côtes du Pacifique ouest, on observe, suivant l'endroit, des marées à inégalité diurne, des marées mixtes ou des marées de type purement diurne. Ces exemples illustrent l'extrême diversité de la réponse des différents bassins océaniques aux sollicitations des forces génératrices luni-solaires des marées.
Cette diversité a rendu illusoire tout espoir d'établir une approche globale à partir des procédés conventionnels d’enregistrement des hauteurs des marées (les marégraphes). De plus, la modélisation numérique a longtemps déçu, trop imprécise pour prendre en compte la complexité des mécanismes physiques liés à la propagation et la dissipation des ondes de marées sur les plateaux continentaux et dans les nombreuses mers littorales du monde entier. Toutefois, grâce à l'altimétrie satellitaire et aux progrès de la modélisation numérique, l'étude des marées a connu au cours des années 1990 une véritable révolution qui a permis de franchir un pas considérable dans la connaissance du phénomène et sa description précise à l'échelle de la planète.
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Écrit par
- Françoise COMBES : professeure au Collège de France
- André GOUGENHEIM : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
- Christian LE PROVOST : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
- Jean-Paul ZAHN : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse
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