- 1. La force génératrice des marées
- 2. Les cycles de la marée
- 3. Les marées océaniques à la surface du globe
- 4. Les marées océaniques et leur prédiction par la méthode harmonique
- 5. Des solutions globales pour les marées océaniques à la surface du globe
- 6. La propagation de l'énergie des marées océaniques
- 7. Marées terrestres
- 8. Autres marées dans l'Univers
- 9. Marées galactiques
- 10. Bibliographie
MARÉES
La propagation de l'énergie des marées océaniques
Comment l'énergie des marées se propage-t-elle et se dissipe-t-elle à la surface des océans ? C'est un problème encore mal résolu. Cette dissipation contribue au ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre, de 16 secondes par million d'années, et à l'éloignement de la Lune de la Terre, de 3,8 centimètres par an. L'analyse des solutions obtenues depuis le milieu des années 1990 permet d'un peu mieux comprendre comment cette énergie est introduite dans l'océan et de préciser où elle se dissipe. Pour l'onde principale M2, l'apport d'énergie à l'échelle de l'Océan global est de 2 400 gigawatts. À titre de comparaison, l'usine marémotrice de la Rance, en Bretagne, est équipée de vingt-quatre groupes de 10 mégawatts : c'est 1/10 000 de l'énergie de la marée M2 à l'échelle de la planète. Cette énergie est dissipée principalement par frottement des courants de marées sur le fond des océans et surtout sur les plateaux continentaux et dans les zones littorales. Les cartes cotidales ont permis de faire des découvertes assez surprenantes : il semblerait que 40 p. 100 de toute l'énergie de l'onde M2 soit dissipée dans l'Atlantique nord, et qu'une part de cette énergie vienne de l'océan Indien et de l'Atlantique sud. De même, l'énergie dissipée sur le plateau de Patagonie, une des zones de dissipation majeure de l'Océan mondial, vient de l'ouest du Pacifique équatorial et transite donc par le détroit de Drake, au sud de l'Amérique du Sud. Il faut reconnaître cependant qu'il existe encore sur ces questions de nombreuses incertitudes. On pense en particulier qu'une part de cette énergie pourrait être dissipée non pas par frottement des courants sur le fond, mais par déferlement des ondes internes qui se propagent à l'intérieur des océans, engendrées par l'interaction de la marée avec les montagnes sous-marines et les rebords des plateaux continentaux. L'étude des marées est un domaine de recherche en pleine activité.
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Écrit par
- Françoise COMBES : professeure au Collège de France
- André GOUGENHEIM : membre de l'Institut, ancien président du Bureau des longitudes
- Christian LE PROVOST : docteur ès sciences, directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiale de Toulouse
- Jean-Paul ZAHN : astronome, directeur de l'Observatoire du pic du Midi et de l'Observatoire de Toulouse
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