BOURGEOYS MARGUERITE (1620-1700)
Fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, Marguerite Bourgeoys avait trouvé une formule merveilleusement adaptée à la Nouvelle-France : ses religieuses, « vagabondes et non cloîtrées », devaient travailler pour leur subsistance. Évaluées à près de 3 000 par l'Annuario pontificio de 1980, elles se sont principalement consacrées à l'instruction des jeunes filles.
Née à Troyes, Marguerite Bourgeoys fut, après sa « conversion » (1640), en rapport avec la sœur du gouverneur de Montréal, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, avec lequel elle s'embarqua pour le Canada en 1653. À Montréal, elle se consacra à diverses œuvres sociales auprès des colons. À partir de 1658, elle enseigna, utilisant, aux débuts, une étable de pierre sommairement aménagée. C'est aussi en 1658 qu'elle voyagea en France pour y recruter des compagnes. Elle revint accompagnée de quatre jeunes filles. Ce fut le début de la Congrégation de Notre-Dame. En 1670, Marguerite sollicita et obtint de Louis XIV des lettres patentes (mai 1671).
La congrégation progressa rapidement, créant un pensionnat à Montréal pour les filles de famille et un ouvroir pour les filles pauvres ; de petites écoles à Lachine, à la Pointe-aux-Trembles de Montréal, à Champlain, à Batiscan et dans la mission indienne de la Montagne. Jugeant le moment venu pour ses sœurs et elle-même de prononcer les vœux, Marguerite retourna en France, en 1680, pour en demander l'autorisation ; elle lui fut refusée. Néanmoins, et malgré l'incendie de la maison mère en 1683, l'expansion se poursuit : une école est ouverte à l'île d'Orléans, un ouvroir puis une école à Québec. Il n'était pas encore résolu lorsque Marguerite renonça au supériorat général en 1693. En 1698, enfin, l'autorisation fut accordée : à la cérémonie de prestation des vœux, le 1er juillet, Marguerite Bourgeoys prit le nom de sœur de Saint-Sacrement. Elle mourut moins de deux ans après. Sa congrégation comptait quarante religieuses. Elle fut béatifiée par Pie XII, le 12 novembre 1950.
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Écrit par
- André VACHON : directeur général des presses de l'université Laval
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