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MARGUERITE D'ANJOU (1429-1482) reine d'Angleterre

Fille de René d'Anjou, Marguerite d'Anjou épouse en 1445 le roi d'Angleterre, Henri VI. Ce mariage, conclu au moment des défaites anglaises, est mal accueilli. La jeune reine est accusée d'autoritarisme et d'avarice ; son influence reste limitée jusqu'à la naissance de son fils Édouard en 1453. La même année, le roi est frappé de folie, la Guyenne est perdue ; c'est alors que la reine entre en conflit pour la régence avec le duc d'York qui, s'il vient de perdre l'espoir d'hériter du trône, n'a pas renoncé à ses ambitions. La guerre civile, dite guerre des Deux-Roses, éclate en 1455 ; Marguerite prend la tête du parti lancastrien qui, en 1460, est battu par Warwick à Northampton. Un compromis intervient qui fait du duc d'York l'héritier d'Henri VI ; la reine, refusant que son fils perde ses droits, va chercher des secours dans le Nord et en Écosse. L'appel à l'Écossais, la violence et les vengeances qui suivent les premiers succès lancastriens nuisent à sa cause. Édouard d'York prend alors le nom d'Édouard IV et s'empare de la couronne, écrasant les troupes de Marguerite à Towton en 1461 ; celle-ci, réfugiée en Écosse puis en France, n'abandonne pas la lutte. Elle donne à son fils une éducation de roi. En 1470, son ennemi acharné, Warwick, est lui aussi en exil ; réconciliés par l'intermédiaire de Louis XI, ils organisent une expédition qui restaure Henri VI. Au printemps de 1471, elle regagne l'Angleterre au moment où Édouard IV écrase les lancastriens ; Warwick et le fils de Marguerite sont tués, elle-même est capturée à Tewkesbury. Louis XI paie sa rançon en 1475 ; dès lors, brisée par tant de malheurs, sans ressources, elle cède au roi de France les droits hérités de son père. Femme d'une énergie indomptable, elle a tout fait pour assurer le succès lancastrien, c'est-à-dire celui de son fils ; mais ses maladresses, son origine étrangère et son appel à l'étranger l'ont rendue très impopulaire en un temps où s'affirme le sentiment national anglais.

— Paul BENOÎT

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, assistant à l'université de Paris-I

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  • WARWICK RICHARD NEVILLE comte de (1428-1471)

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    • 556 mots
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    Les Neville sont une des grandes familles du nord de l'Angleterre. Le grand-père de Warwick, Ralph, comte de Westmorland, est le beau-frère d'Henri IV ; son père, Richard, comte de Salisbury, est un des principaux soutiens de Richard d'York, son beau-frère, grâce à qui il devient chancelier en...