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MARGUERITE DE PARME (1522-1586) gouvernante des Pays-Bas

Princesse de la maison de Habsbourg, Marguerite de Parme fut gouvernante générale des Pays-Bas de 1559 à 1567. Elle s'efforça d'apaiser le mécontentement croissant suscité par la domination espagnole, qui aboutit à une franche révolte contre l'implacable sévérité de son successeur le duc d'Albe.

Fille naturelle de l'empereur Charles Quint, Marguerite épousa en 1536 Alexandre de Médicis, duc de Florence, qui fut assassiné moins d'un an plus tard. Elle se remaria en 1538 avec Octave Farnèse, qui devint duc de Parme en 1547, et fut nommée gouvernante des Pays-Bas en 1559 par son demi-frère Philippe II d'Espagne. L'opposition y était déjà vigoureuse à cause de la présence de troupes espagnoles et, en particulier, en raison de la création par une bulle du pape en 1559 de nouveaux évêchés portant atteinte aux privilèges religieux locaux.

Le principal conseiller de Marguerite, Antoine Perrenot de Granvelle, qui bénéficia de la réorganisation ecclésiastique (il devint archevêque de Malines en 1560, puis cardinal en 1561), se heurta à la haute noblesse dévouée à Guillaume d'Orange et à Lamoral, comte d'Egmont. Marguerite dut, en conséquence, renvoyer Granvelle en 1564. L'action fut alors reprise par une faction de notables plus modestes, les « gueux », qui requirent en 1566 un traitement plus libéral à l'égard des protestants et, en particulier, l'abolition de l'Inquisition. Marguerite s'efforça de temporiser et exauça certaines des revendications des gueux, mais elle fit venir une armée de mercenaires, allemands pour la plupart, au début de 1567, après que des calvinistes extrémistes iconoclastes eurent pillé des églises catholiques en août 1566. Philippe II, désireux de châtier les protestants, envoya le duc d'Albe aux Pays-Bas ; celui-ci réunit une armée espagnole et exerça une répression sanglante contre les protestants dissidents, provoquant ainsi une révolte ouverte contre le joug espagnol. Marguerite se retira en 1567, abandonnant le pouvoir au duc d'Albe. Elle revint aux Pays-Bas en 1580 pour diriger l'administration civile, tandis que son fils Alexandre Farnèse occupait le poste de commandant en chef puis de gouverneur général. Elle se retira en Italie en 1583.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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