MARGUERITE DE VALOIS, dite LA REINE MARGOT (1553-1615) reine de France
Il est peu de princesses de France qui aient autant défrayé la chronique de leur époque et alimenté si généreusement une littérature prétendument historique que Marguerite de Valois, restée célèbre sous le nom de « reine Margot ». Fille d'Henri II et de Catherine de Médicis, elle grandit entre ses trois frères qui seront Charles IX, Henri III et François duc d'Alençon puis d'Anjou, dans une cour en continuel déplacement, divisée par les troubles qui marquent la fin du xvie siècle et dont elle sera elle-même la victime et l'enjeu. D'une grande beauté, mariée à dix-neuf ans, quelques jours avant la Saint-Barthélemy (23 août 1572), à Henri, roi de Navarre et chef du parti protestant, qu'elle n'aimait pas, et, bien que demeurée elle-même catholique, en butte aux attaques d'Henri III, elle embrasse le parti de François, son frère cadet, quand en 1575 il se met à la tête des Malcontents et lie sa fortune à la sienne. Devenu duc d'Anjou après la paix de Beaulieu (1575), François répond à l'appel des révoltés des Pays-Bas et Marguerite se rend à Spa (juill.-sept. 1577) : mission diplomatique qui doit préparer l'entreprise et dont elle s'acquitte avec plein succès.
Depuis qu'Henri de Navarre a quitté la cour en février 1576, Marguerite vit loin de son mari, qui est impatient de la reprendre avec lui en Guyenne. Se sentant elle-même retenue comme otage à la cour, elle obtient d'Henri III, en août 1578, de se rendre avec Catherine de Médicis à Nérac, où toutes deux s'emploieront à pacifier les troubles du Midi. De retour à Paris, elle retrouve en 1583 son amant Champvallon, mais, après la mort du duc d'Anjou (10 juin 1584) et sur ordre d'Henri III, elle doit s'enfermer à Usson, où elle résidera pendant dix-neuf ans avec ses livres et ses amants ; elle y rédigera ses célèbres Mémoires. Elle accepte sans réserve l'annulation de son mariage (1593) avec Henri de Navarre devenu Henri IV, revient en 1605 à Paris où elle mène grand train, et meurt le 27 mai 1615.
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Écrit par
- Michel FRANÇOIS : membre de l'Institut, directeur de l'École nationale des chartes
Classification
Média