PEREY MARGUERITE (1909-1975)
Marguerite Perey est une physicienne et chimiste française, dont le nom reste associé à la découverte du francium.
Du laboratoire à l’Académie des sciences, un parcours exceptionnel
Marguerite Perey, née le 19 octobre 1909 à Villemomble (Seine-Saint-Denis), obtient en 1929 un diplôme de chimiste et se trouve engagée par Marie Curie, qui fait d'elle sa préparatrice particulière. Ses qualités d’expérimentatrice se déploient particulièrement au cours d'une étude délicate qui la conduit à la découverte, en 1939, du premier isotope de l'élément correspondant à la case 87 du tableau périodique de Mendeleïev, le francium.
À la suite de cette découverte, et tout en poursuivant ses recherches, Marguerite Perey peut achever une licence et soutenir, le 21 mars 1946, une thèse de doctorat sur l'élément 87. Nommée, aussitôt après, maître de recherche au CNRS, elle occupe dès 1949 à Strasbourg une chaire de chimie nucléaire. Elle organise, dans des conditions difficiles, mais avec enthousiasme, un enseignement de chimie et physique nucléaires, de second cycle d'abord, puis de troisième cycle, et crée un laboratoire dans lequel elle poursuivra ses recherches. Le premier embryon du futur laboratoire de chimie nucléaire prend place, en 1950, dans le pavillon annexe de l'Institut de chimie où Marguerite Perey accomplit ses dernières expériences sur la fixation sélective de francium sur des tissus cancéreux.
Décidée à consacrer la vocation nucléaire de l'université de Strasbourg, elle multiplie démarches et interventions, qui aboutissent à la création d'un Centre de recherches nucléaires, approuvée le 2 juillet 1956 par une convention conclue entre le CNRS et l'université de Strasbourg. Chargée de la direction du département de chimie nucléaire de ce centre, elle prend une part active dans l'élaboration des plans, puis de la construction du Centre de Strasbourg-Cronenbourg.
Mais, au moment où celle-ci s’achève, en 1959, elle entre elle-même dans une longue période de souffrances physiques et morales consécutives aux importantes doses de radiations subies vingt ans plus tôt. Elle se voit alors obligée de ralentir, puis de cesser toute activité. De nombreux témoignages d'amitié et un certain nombre de distinctions l'aident à supporter les épreuves. En 1967, elle participe, à Varsovie, à la célébration du centenaire de la naissance de Marie Curie, puis, deux ans plus tard à Strasbourg, avec ses élèves, à celle du trentième anniversaire du francium. Elle obtient le grand prix de la Ville de Paris en 1960, puis le prix Lavoisier de l'Académie des sciences, ainsi que la grande médaille de la Société chimique de France. Le 12 mars 1962, elle est élue correspondante de l'Académie des sciences, devenant ainsi la première femme à pouvoir participer aux activités de cette assemblée.
Marguerite Perey décède à Louveciennes le 13 mai 1975.
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Écrit par
- Paul FRANÇOIS : ingénieur E.N.S.M., conseiller technique à la direction des études et recherches d'E.D.F., président du groupement des acousticiens de langue française
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Média
Autres références
-
CURIE LES
- Écrit par Marcel FRILLEY
- 4 841 mots
- 5 médias
...à l'élection d'une femme et lui préféra, en 1911, Édouard Branly. Peu après, Marie Curie reçut le prix Nobel de chimie, et c'est près de cinquante ans plus tard que son élève, Marguerite Perey, fut la première femme élue à l'Académie des sciences (en qualité de membre correspondant).