RAJOY MARIANO (1955- )
D’« homme de confiance » à président du gouvernement
Mariano Rajoy déménage alors à Madrid, où il est nommé, en 1989, vice-secrétaire général du parti, avec comme première et délicate mission de conduire la campagne pour les élections au Pays basque en 1990. Il devient l’« homme de confiance » de José María Aznar, pour qui il travaille au renouvellement du PP comme formation de centre droit et dont il devient le directeur de campagne lors des élections générales de 1993, puis de 1996, année où le PP réussit enfin à l’emporter face aux socialistes et à arriver au pouvoir. José María Aznar devient ainsi président du gouvernement ; il nomme Mariano Rajoy ministre des Administrations publiques. La même année, Mariano Rajoy se marie avec Elvira Fernández Balboa, avec qui il aura deux enfants. Au sein de son ministère, Mariano Rajoy poursuit le transfert des compétences vers les régions autonomes. En 1999, il est nommé ministre de l’Éducation et de la Culture, et lance une réforme concernant les sciences humaines dans l’enseignement secondaire, laquelle ne verra finalement pas le jour.
Mariano Rajoy est à nouveau directeur de la campagne victorieuse d’Aznar lors des élections générales de 2000. Il est nommé ministre de la Présidence et vice-président du gouvernement puis, en 2001, ministre de l’Intérieur. Il doit gérer trois crises majeures : un conflit de souveraineté, avec l’occupation par l’armée marocaine de l’îlot du Persil ; la marée noire due au naufrage du Prestige qui couvre de mazout les côtes galiciennes ; enfin, la participation espagnole à la guerre d’Irak, contre les avis de l’opposition et de l’opinion publique. José María Aznar, qui ne souhaite pas briguer un troisième mandat, renouvelle sa confiance envers Rajoy en le désignant, en septembre 2003, candidat du PP à la présidence du gouvernement.
Mais le résultat des élections générales de mars 2004 bascule en faveur des socialistes à la suite des attentats du 11 mars à Madrid. Mariano Rajoy devient le chef de l’opposition et se livre à une critique systématique de la politique du gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero. Cette stratégie ne lui permet pourtant pas de gagner les élections de 2008. Mais le coût politique de la crise économique mondiale de 2008, qui touche de plein fouet l’Espagne, entraîne la chute du gouvernement socialiste et porte finalement, lors des élections anticipées de novembre 2011, Mariano Rajoy à la présidence du gouvernement. Pour faire face à la crise, il adopte des mesures d’austérité et procède à des coupes budgétaires dans les services sociaux, la santé et l’éducation qui rendent rapidement son gouvernement impopulaire. Sa première législature est ainsi marquée par de nombreuses manifestations contre sa politique d’austérité, mais aussi par les scandales qui éclatent sur le financement illégal du PP. Mariano Rajoy et son parti sont clairement sanctionnés lors des élections municipales et régionales de mai 2015, au profit de la gauche radicale. Lors des législatives de décembre 2015, il brigue un second mandat mais le score du PP est trop faible pour lui permettre de former le nouveau gouvernement. Après de nouvelles élections, en juin 2016, puis un premier rejet de son investiture par le Parlement en août, il est réinvesti à la présidence du gouvernement en octobre 2016. Après ces quelques mois de blocage, il semble reprendre la main en 2017 malgré les tentatives indépendantistes de la Catalogne. Cependant, le 1er juin 2018, il ne survit pas à la motion de défiance présentée par les socialistes et cède son poste à Pedro Sanchez. Quelques jours plus tard, il annonce son retrait de la tête du Parti populaire puis son abandon « définitif » de la politique.
(Voir également ESPAGNE, chronologie contemporaine)
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Écrit par
- Mercedes YUSTA RODRIGO : professeur des Universités à l'université de Paris-VIII, membre de l'Institut universitaire de France
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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