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TONNELAT MARIE-ANTOINETTE (1912-1980)

Physicienne française, Marie-Antoinette Tonnelat était spécialiste de la théorie de la relativité et historienne des sciences.

Née en 1912 à Charolles (Saône-et-Loire), Marie-Antoinette Tonnelat commence ses études au lycée de Chalon-sur-Saône, les poursuit à Louis-le-Grand, à Paris, est reçue au concours de l'École centrale des arts et manufactures, mais en démissionne. Après deux licences, de lettres et de sciences, à la Sorbonne, elle s'oriente définitivement vers les sciences. Élève notamment de Louis de Broglie, elle passe sa thèse de doctorat ès sciences en 1941. Elle entre au CNRS où elle devient maître, puis directeur de recherche de 1945 à 1956. C'est en 1956 qu'elle est nommée professeur titulaire d'une chaire de théories physiques à la faculté des sciences de l'université de Paris. Pendant plus de vingt ans, elle a assuré un enseignement à l'Institut d'histoire des sciences et des techniques de l'université de Paris créé par Abel Rey.

Il est difficile d'évoquer l'œuvre de Marie-Antoinette Tonnelat dans le domaine de la relativité en raison du caractère hautement technique du sujet. On relèvera cependant que sa thèse, qui portait sur la théorie du photon dans un espace-temps de Riemann, mettait simultanément en jeu pour la première fois les mécaniques quantique et relativiste sur un espace courbe. On lui doit aussi un travail remarquable sur la théorie de Born-Infeld de l'électromagnétisme non linéaire.

Particulièrement douée pour l'exposition claire de questions difficiles – sa formation littéraire y aura contribué –, et dotée d'un remarquable esprit de synthèse, on lui doit plusieurs ouvrages de grande qualité, susceptibles d'atteindre un cercle assez large (ils supposent néanmoins une solide formation scientifique universitaire de base), La Théorie du champ unifié d'Einstein et quelques-uns de ses développements (Gauthier-Villars, 1955), Les Principes de la théorie électromagnétique de la relativité (Masson, 1959) qui constitue une synthèse critique, Les Théories unitaires de l'électromagnétisme et de la gravitation (Gauthier-Villars, 1965), et un ouvrage de caractère différent, d'un grand intérêt et sans équivalent, Les Vérifications expérimentales de la relativité générale (Masson, 1964). Ce dernier ouvrage conserve un grand intérêt scientifique, ne serait-ce que pour l'appréciation exacte des progrès ultérieurs.

Avec son collègue André Lichnerowicz, Marie-Antoinette Tonnelat devait créer en 1956 le groupement international « Relativité et Gravitation » dont la première réunion eut lieu à Royaumont (Val-d'Oise).

La contribution de Marie-Antoinette Tonnelat à l'histoire des sciences porte essentiellement sur deux séries de travaux : les uns sur l'histoire de l'optique, les autres sur les origines de la théorie de la relativité. Parmi les premiers, on retiendra surtout plus de soixante-dix pages sur l'évolution des théories de la lumière aux xviie, xviiie et xixe siècles, dans l'Histoire générale des sciences publiée sous la direction de René Taton (Presses universitaires de France, 1957-1964 ; rééditée en 1995, coll. Quadrige).

Toutefois, le principal et le plus original apport de Marie-Antoinette Tonnelat à l'histoire des sciences, et celui qui a le plus bénéficié de sa compétence scientifique, est le gros ouvrage Histoire du principe de relativité (Flammarion, 1971). Hors quelques dizaines de pages sur la période antérieure au xixe siècle, la partie la plus développée de l'ouvrage porte sur cet épisode passionnant de l'histoire des sciences que constituent les tentatives – qui devaient se révéler vaines – poursuivies tout au long du xixe siècle pour sauver les conceptions classiques, notamment celle de l'éther. L'exposé sur ce thème[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École polytechnique, docteur en droit, conseiller à l'U.N.E.S.C.O.

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