CURIE MARIE (1867-1934)
Découverte de la radioactivité naturelle ?
Après la naissance de leur première fille, Irène, le 12 septembre 1897, Marie Curie décide de commencer une thèse de physique sur les propriétés des « rayons uraniques », découverts un an plus tôt par Henri Becquerel (1852-1908). Ces rayonnements, contrairement, aux rayons X découverts par Wilhelm Röntgen (1845-1923), un an plus tôt, n’ont pas besoin d’énergie extérieure pour être émis.
Afin de pouvoir les étudier, Marie peut profiter de l’atelier que concède l’EMPCI au jeune couple. Elle donne à cette émission spontanée de rayonnement uranique le nom de « radioactivité » et établit l’origine atomique du phénomène. Pour son étude quantitative des « rayons uraniques », elle les recherche dans d’autres minerais riches en uranium, en particulier la pechblende. Ce minerai étant plus radioactif que l’uranium seul, elle fait l’hypothèse que celui-ci contient un autre élément radioactif inconnu. Ces travaux sont présentés par Gabriel Lippmann (1845-1921) à l’Académie des sciences le 12 avril 1898. Pierre Curie, intrigué par ces résultats, laisse de côté ses propres recherches et vient collaborer avec sa femme. Il imagine alors un montage d’instruments scientifiques afin de mesurer plus précisément l’intensité radioactive des minerais. Un quartz piézoélectrique inventé par Jacques et Pierre Curie sert d’étalon, une chambre d’ionisation permet de convertir les rayonnements en charges électriques, les deux sont reliés à un électromètre dont Pierre Curie avait breveté une amélioration. Cet ensemble, appelé aujourd’hui « méthode Curie », leur permet d’annoncer la découverte du polonium (nommé en hommage à la Pologne) le 18 juillet 1898 puis celle du radium, qu’ils ont faite avec Gustave Bémont (1857-1932), le 26 décembre de la même année.
Le 25 juin 1903, Marie Curie soutient sa thèse de doctorat d’État intitulée Recherches sur les substances radioactives. Cette même année 1903, seules 32 thèses de doctorat ès sciences sont soutenues en France.
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Écrit par
- Natalie PIGEARD-MICAULT : docteure en histoire des sciences, directrice adjointe du musée Curie, Paris
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