CURIE MARIE (1867-1934)
Scientifique et internationaliste
Comprendre la radioactivité, comprendre pourquoi certains atomes sont instables et se désintègrent en émettant des rayonnements et d’autres non est devenu un enjeu majeur des recherches sur l’atome. La guerre finie, le nouvel Institut du radium peut enfin retrouver sa vocation première de recherche.
En 1921, Marie Curie se rend aux États-Unis, pour recevoir des mains du président Warren Harding, un gramme de radium offert par les femmes états-uniennes. Ce gramme de radium permet de nombreuses recherches tant physiques que chimiques. En 1922, en mémoire de son rôle durant la Première Guerre mondiale, Marie Curie est élue membre libre de l’Académie de médecine.
Ayant une conception très internationaliste de la science, elle accepte, en 1922, de siéger à la Commission internationale de la coopération intellectuelle de la Société des Nations et en devient vice-présidente. Elle prendra en main la question d’une bibliographie scientifique internationale afin que tous les scientifiques aient accès aux dernières publications.
Très attachée à ses origines polonaises, elle accepte en 1929 de retourner aux États-Unis afin de recevoir un autre gramme de radium destiné, cette fois, à l’Institut du radium de Varsovie, qui sera inauguré en 1932.
Durant cette période, Marie Curie dirige son laboratoire et multiplie les voyages pour défendre sa conception de la science et de la culture. Elle se rend régulièrement, à Bruxelles pour les Conseils Solvay, à Genève pour la Société des Nations, aux États-Unis, mais aussi en Tchécoslovaquie (1925), au Brésil, en Uruguay puis au Danemark (1926), en Écosse (1929), en Espagne (1919, 1931, 1933) où elle parle de « l’avenir de la culture ».
En janvier 1934, elle est présente à l’Institut du radium lorsque sa fille Irène Curie et son gendre Frédéric Joliot « créent » des éléments radioactifs qui n’existent pas dans la nature et découvrent la radioactivité artificielle. Elle ne saura pas que, pour leurs travaux, sa fille et son gendre recevront, l’année suivante, le prix Nobel de chimie. Elle s’éteint le 4 juillet 1934 à Sancellemoz, en Haute-Savoie, d’une anémie pernicieuse. Marie Curie est d’abord inhumée à Sceaux au côté de son mari Pierre. Le 20 avril 1995, ses cendres et celles de son mari sont transférées au Panthéon à la demande du président François Mitterrand, comme symbole de la femme scientifique et de l’apport de l’immigration à l’histoire de France.
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Écrit par
- Natalie PIGEARD-MICAULT : docteure en histoire des sciences, directrice adjointe du musée Curie, Paris
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Médias
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