SALLÉ MARIE (1707-1756)
Fille d'un bateleur, élève de Mlle Prévost, Marie Sallé paraît, enfant, aux foires de Saint-Laurent et de Saint-Germain. Sa carrière se partage entre Paris, où elle est engagée à l'Opéra en 1727, et Londres, où elle danse au cours de trois saisons. C'est à Londres qu'elle sera la créatrice des ballets : Pygmalion en 1734, Bacchus et Ariadne en 1734 et Alcina en 1735 (à Paris, étant la rivale de Camargo, personne ne lui laisse avancer ses idées). Au cours de la première représentation de Pygmalion de Haendel, Marie Sallé fait un véritable scandale, elle y apparaît vêtue d'une simple robe de mousseline tournée en draperie et ajustée à la manière d'une tunique grecque, abandonnant la lourde robe à paniers et la perruque habituelles. Elle est la première à tenter d'exprimer des sentiments vraisemblables par des gestes et une mimique sensibles. Jean-Georges Noverre, qui suivra les chemins de la réforme tracée par elle, écrit : « Je fus enchanté de sa danse ; elle ne possédait ni le brillant, ni les difficultés qui règnent dans celle de nos jours, mais elle remplaçait ce clinquant par des grâces simples et touchantes ; exempte d'afféterie, sa physionomie était noble, expressive et spirituelle. Sa danse voluptueuse était écrite avec autant de finesse que de légèreté, ce n'était point par bonds et par gambades qu'elle allait au cœur. »
Il existe d'elle des portraits par Fenouil, par Lancret et par Maurice Quentin de La Tour.
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Écrit par
- Jane PATRIE : danseuse
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Média