LE PEN MARINE (1968- )
Ascension au sein de l’appareil frontiste
En juin 2002, profitant de la dynamique qui a permis à son père d'atteindre le second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, qui a aussi réussi à cette occasion ses premières interventions médiatiques nationales, obtient plus de 24 % des voix au premier tour des élections législatives à Lens (Pas-de-Calais) avant d'être largement battue au second tour. En juillet de la même année, persuadée de la nécessité de « dédiaboliser » l'image du FN, elle prend la présidence de l'association Générations Le Pen qui regroupe depuis 1998 de jeunes cadres modernisateurs. Cette stratégie politique ne fait pas l'unanimité au sein du parti et Marine Le Pen est reléguée à la trente-quatrième place du comité central lors du congrès de Nice de 2003. Son père la nomme pourtant vice-présidente du FN. Quittant la région Nord-Pas-de-Calais, Marine Le Pen prend la tête des listes du FN en Île-de-France pour les élections régionales et européennes de 2004. Bien qu'élue au conseil régional d'Île-de-France, où elle devient présidente du groupe FN, ainsi qu'au Parlement européen, les scores décevants obtenus par ses listes la conduisent à revenir dans le Nord-Pas-de-Calais pour les élections législatives de 2007. Marine Le Pen doit en effet trouver un ancrage électoral solide pour légitimer son ascension au sein de l'appareil frontiste, alors qu'elle est critiquée par certains cadres historiques.
Désignée directrice stratégique de la campagne de Jean-Marie Le Pen pour la présidentielle de 2007, elle ne pâtit pas de l'échec de son père qui n'obtient que 10,4 % des suffrages, puisqu'elle est le seul membre du FN à se qualifier pour le second tour des élections législatives dans sa circonscription du Pas-de-Calais, où elle rassemble 41 % des voix. Forte de cet excellent résultat, elle est nommée en novembre 2007 vice-présidente exécutive du FN. Elle affirme dès lors son ambition de succéder à son père à la présidence du parti.
En 2008 puis, après l'annulation de ce scrutin, en 2009, Marine Le Pen est élue conseillère municipale avec plusieurs colistiers dans la commune d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Désignée tête de liste de la circonscription Nord-Ouest pour les élections européennes de juin 2009, elle est réélue députée européenne, puis confirme son ancrage local en 2010 avec sa réélection au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais – les listes qu'elle dirige talonnent celles de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) en obtenant plus de 22 % des suffrages au second tour et dix-huit élus. Ces succès, le travail effectué par son compagnon Louis Aliot – secrétaire général du FN – pour s'assurer le contrôle de l'appareil du parti, ainsi que le soutien de son père, garantissent à Marine Le Pen une élection facile à la présidence du FN en janvier 2011, face à son rival Bruno Gollnisch.
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Écrit par
- Blaise MAGNIN : politiste
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