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MONTI MARIO (1943- )

L'économiste et universitaire Mario Monti a été, de novembre 2011 à avril 2013, le 82e président du Conseil italien, alors qu'il n'était pas un homme politique. En soi, ce n'était pas une nouveauté, puisque deux dirigeants de la Banque d'Italie avaient déjà occupé la même fonction : Carlo Azeglio Ciampi en 1993-1994 et Lamberto Dini en 1995-1996. À chaque fois, le recours à cette procédure est le symptôme d'une grave crise politique. En outre, Mario Monti a formé le deuxième gouvernement entièrement technique, sans aucun représentant des partis politiques, de la République italienne, après celui de Lamberto Dini.

Un acteur influent du monde économique

Mario Monti - crédits : Olivier Hoslet/ EPA

Mario Monti

Mario Monti est né en Lombardie le 19 mars 1943. Il est connu, avant sa prise de fonction le 16 novembre 2011, pour quatre activités principales. C'est d'abord un économiste, spécialisé dans l'étude de la monnaie et des banques. Après ses études à la prestigieuse université de la Bocconi à Milan, il y devient professeur, puis il en est recteur de 1989 à 1994 et enfin président. Ensuite, il assume des responsabilités importantes au niveau européen : il est commissaire au Marché intérieur, aux Services, aux Douanes et à la Fiscalité en 1995, puis commissaire à la Concurrence de 1999 à 2004. C'est également un expert dont les compétences reconnues sont mobilisées, par exemple, comme International advisor de la banque Goldman Sachs (depuis 2005) ou en tant que président, depuis 2010, de la section Europe de la Commission trilatérale, une organisation fondée en 1973 qui travaille à favoriser la coopération économique mondiale.

Enfin, c'est un acteur influent du débat public tant au niveau européen que dans son propre pays. En effet, il est membre de divers think tanks (Friends of Europe, Bruegel), auteur, en 2010, à la demande du président de la Commission européenne, d'un Livre blanc intitulé Revitaliser le marché unique. Il joue également un rôle très actif et remarqué en France au sein de la commission Attali en 2007 : il propose ensuite de s'inspirer de cette expérience pour l'Italie en créant, avec d'autres personnalités, un forum international appelé Économie et société ouverte. Au cours des réunions de celui-ci comme dans ses nombreux éditoriaux au quotidien milanais le Corriere della Sera, très lus et commentés, il développe sa pensée, celle d'un Européen, adepte du libéralisme économique tempéré, comportant une large ouverture aux marchés et à la concurrence, mais combiné à des politiques sociales d'accompagnement.

L'année 2011 marque un tournant dans son parcours. En effet, le 12 novembre, le président du Conseil Silvio Berlusconi est contraint de remettre sa démission au président de la République, faute de disposer d'une majorité au Parlement. Il est victime de la grave crise économique et financière dans laquelle est plongée l'Italie, crise économique qui aggrave la crise politique latente depuis des mois. La popularité du chef du gouvernement est en chute libre, son gouvernement divisé, en butte à des critiques de plus en plus virulentes, y compris de la puissante organisation patronale, la Confindustria. Il subit en outre une forte pression de la Banque centrale européenne, de la Commission de Bruxelles et des gouvernements français et allemand afin qu'il engage d'importantes réformes.

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Paris

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Média

Mario Monti - crédits : Olivier Hoslet/ EPA

Mario Monti

Autres références

  • ITALIE - La vie politique depuis 1945

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    • 12 médias
    Aussitôt, le président de Giorgio Napolitano propose la présidence du Conseil à Mario Monti, ancien commissaire européen, président de la prestigieuse université milanaise de la Bocconi, qu’il venait de nommer sénateur à vie. Celui-ci forme un gouvernement entièrement composé de technocrates que les...