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REIZEN MARK (1895-1992)

Une des plus belles voix du xxe siècle et sans doute la plus impressionnante par l'ampleur et la longévité. Reizen fit ses adieux à la scène en 1985, soixante-quatre ans après ses débuts à Kharkov, où sa haute stature – il mesurait deux mètres – l'aida à incarner tout jeune encore les plus grands rôles de basse du répertoire russe, notamment Dossifei (La Khovantchina de Moussorgski) et, en 1928, à Leningrad, Boris Godounov, des rôles qui ont fait sa gloire et où il n'aura guère connu de rivaux. Au terme d'une triomphale tournée en Occident, Monte-Carlo lui offrit un pont d'or. Mais il choisit de rester en Union soviétique, où Staline le remarqua et l'installa au Bolchoï, dont il fut, durant un quart de siècle, l'un des piliers. Par la beauté de son timbre et son charisme, il prit le pas sur Maxim Mikhaïlov et Alexander Pirogov, ses collègues et concurrents, et s'imposa comme le véritable successeur de Chaliapine. Artiste d'une grande sobriété, qui chantait aussi Wagner et Verdi, il ne fut pas, comme celui dont il prit la relève, une « bête de scène », mais l'égala en magnétisme et le surpassa en splendeur vocale. Les disques ont su capter cette voix qui est à la limite de l'humain et dont l'impact laisse l'auditeur stupéfait.

Mark Ossipovitch Reizen (Reisen, Reyzen), né à Zaytsevo, dans la province de Dniepropetrovsk, en Ukraine, le 21 juin (ancien style, 3 juillet, nouveau style) 1895, est mort à Moscou, le 25 novembre 1992.

— Philippe DULAC

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Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

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