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TOBEY MARK (1890-1976)

Né à Centerville dans le Wisconsin, le peintre américain Mark Tobey appartient à une famille d'origine anglaise qui émigre dans différentes villes des États-Unis avant de se fixer à Chicago. Élève studieux, passionné par l'histoire naturelle, la littérature et le dessin, Mark Tobey doit cependant abandonner très jeune ses études pour travailler. Sa première formation artistique se réduit à quelques cours de pastel qu'il suit à l'Art Institute de Chicago et à la copie des couvertures du Saturday Evening Post. Mais il consacre la plus grande partie de son existence (ce n'est qu'à cinquante ans qu'il acquerra une écriture picturale vraiment personnelle) à une longue et solitaire quête de la connaissance, à une patiente et lente initiation qui devait l'amener, bien plus qu'aucun des artistes américains de sa génération, à explorer nombre de domaines.

Tour à tour manutentionnaire, commis, dessinateur de mode et décorateur ensemblier, il se rend à New York en 1910 et envisage un moment d'y faire une carrière de portraitiste mondain. En 1919, Tobey découvre la foi bahaï et se convertit. Beaucoup plus mode de vie que religion, le bahaïsme enseigne que la révélation n'est pas miraculeuse, mais qu'au contraire elle résulte d'une approche et d'une pénétration mystique des mystères de la nature grâce à une connaissance et à une compréhension graduelles de l'unité du monde. Cette conversion ne fut pas sans influencer les recherches et l'œuvre du peintre. Renonçant dès lors aux séductions de la société new-yorkaise, Tobey s'installe en 1922 à Seattle, sur la côte du Pacifique, où il enseigne le dessin et où, dira-t-il plus tard, « il humait l'Orient qu'apportaient les marées ». Durant ces années difficiles, il étudie la philosophie, l'art, la cosmogonie et la religion tandis que le peintre chinois Ting Kouei l'initie aux mystères du lavis et de la calligraphie. Pour compléter cette connaissance livresque, Tobey entreprend un véritable tour du monde qui le conduira tout d'abord en Europe – il résidera à plusieurs reprises à Paris, en Grèce et plus particulièrement en Angleterre, à Dartington Hall, un Pontigny anglais, où les cours d'agronomie alternaient avec les cours de poésie et de peinture –, ensuite au Mexique et au Proche-Orient, et enfin, en 1934, en Chine et au Japon, où le peintre séjourne un mois dans un monastère zen de Kyōto. Le silence et la méditation, les longues conversations avec le moine peintre qui est son compagnon révèlent à Tobey le monde sensible qu'il porte en lui. Dès cette époque, et à partir des premières « écritures blanches » (white writings), à son retour en Angleterre puis à Seattle où il s'installera de nouveau en 1938 pour une longue période, son œuvre s'orientera vers cet évident besoin d'une expression intérieure, dialogue entre le visible et l'invisible, qui le conduit au langage abstrait, sans qu'il suive pour autant un itinéraire rigide ; au contraire sa démarche qui reste indifférente aux cloisonnements est ponctuée de retours en arrière. En 1944, a lieu à la Willard Gallery de New York sa première exposition personnelle importante, que le critique Clement Greenberg présente comme « un des premiers apports originaux de l'art américain ». En 1951, une rétrospective de ses œuvres est organisée au Whitney Museum ; ce sera la première d'une longue série. En 1958, Tobey reçoit le grand prix de peinture de la ville de Venise, à l'occasion de la XXIXe biennale, et, deux ans plus tard, il s'installe à Bâle, partageant jusqu'à sa mort dans cette ville son temps entre la musique et la peinture.

Des expositions régulières à Paris, principalement à la galerie Jeanne Bûcher, ainsi qu'une très importante rétrospective organisée[...]

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  • GRAVES MORRIS (1910-2001)

    • Écrit par
    • 185 mots

    Peintre américain. En 1928, au cours d'un séjour au Japon il découvre le bouddhisme zen et les arts de l'Extrême-Orient, notamment la calligraphie. Son mysticisme se développe sous l'influence du peintre Mark Tobey (1890-1976) très attiré lui aussi, comme beaucoup d'artistes américains...