MÁRKOS MÁRKOS VAFIÁDHIS dit (1906-1992)
Né dans une région montagneuse du centre de l'Asie Mineure, Márkos débarque en Grèce à seize ans avec les réfugiés anatoliens ; il exerce d'abord différents petits métiers. En 1924, il rencontre des militants communistes, entre aux Jeunesses communistes et se voit bientôt confier des responsabilités au sein du parti. Il fait alors de brefs séjours dans les prisons de la République grecque pour provocation à la grève et rébellion (1929, 1931, 1932 et 1933) ; la dictature de Métaxas l'interne également en 1937 et 1938. Lors de la déclaration de guerre de l'Italie contre la Grèce en 1940, Márkos et d'autres militants internés demandent à partir au front ; n'obtenant pas de réponse, ils s'évadent et gagnent le maquis chypriote. En 1942, revenu clandestinement à Athènes, Márkos participe à l'organisation de la résistance grecque. En 1945, la résistance se scinde en deux tendances : les légalistes (libéraux, démocrates et une partie des communistes) décident de contrer la droite en jouant le jeu parlementaire ; d'autres, dont Márkos, conservent les armes, prennent le maquis et opèrent des coups de main contre les forces paramilitaires de droite. Mis dans une position intenable, les communistes revenus à la légalité après la guerre doivent se joindre aux maquis des montagnes, que dirige bientôt Márkos. En 1947, ceux-ci forment un gouvernement républicain provisoire ; mais, inférieurs en nombre (ils sont vingt-cinq mille) et mal équipés, les communistes font retraite vers les frontières des démocraties populaires. Pris dans un jeu d'influences et de préséances mené par Zakhariadis, Márkos est éliminé en 1948 du commandement de l'armée et du comité central du parti ; ayant passé la frontière, il est emprisonné en Roumanie. En 1956, on le retrouve en Pologne où il se voit réhabilité. Toujours contestataire, il est exclu de nouveau en 1961 et devient horloger dans l'Oural, à Penza. Il finit par rentrer en Grèce, le 25 mars 1983, et se rapproche des socialistes du Pasok (mouvement socialiste panhellénique). En 1985, il appelle les anciens partisans à voter socialiste et non communiste. Il est élu député du Pasok en 1989. Laissant l'écriture de ses Mémoires inachevée, Vafiádis meurt à Athènes le 23 février 1992.
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Écrit par
- Emmanuel ZAKHOS-PAPAZAKHARIOU : docteur de troisième cycle
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