MARMONT AUGUSTE FRÉDÉRIC LOUIS VIESSE DE (1774-1852) duc de Raguse
Issu d'une famille noble de Bourgogne, jeune officier d'artillerie sous la Révolution, Marmont a la chance d'être remarqué par Bonaparte au siège de Toulon et d'être pris par lui comme aide de camp. En Italie, en Égypte, lors du 18-Brumaire, à Marengo enfin, il seconde intelligemment son maître. Napoléon a pour lui une affection presque paternelle, mais n'en fait pas un de ses premiers maréchaux et ne lui confie pas de très grands commandements. Marmont se montrera meilleur administrateur dans les Provinces Illyriennes qu'il gouverne de 1806 à 1811 (et où il fait preuve de compréhension envers les aspirations des peuples slaves qu'il régente) que bon chef de guerre en Espagne, où il est lourdement vaincu aux Arapiles en (1812), en Saxe (1813) et en Champagne (1814). C'est lui pourtant qui est chargé de la défense de Paris ; sous la pression de Talleyrand et des banquiers (il était le gendre du banquier Perrégaux), il signe précipitamment la capitulation de la ville sans consulter les autres maréchaux ses collègues ; quelques jours plus tard, il s'entend avec les Alliés et leur ouvre la route de Fontainebleau où Napoléon résiste encore. Louis XVIII le couvre d'honneurs ; Napoléon le raye de la liste des maréchaux aux Cent-Jours ; lors de la seconde Restauration, il votera la mort de Ney. En juillet 1830, Charles X le charge de faire régner l'ordre à Paris ; Marmont est chassé de la capitale par l'insurrection, puis quitte la France en même temps que son roi. Il emploiera les loisirs de vingt années d'exil à polir des Mémoires où, du haut de ses innombrables et éclatantes victoires personnelles, il donne de péremptoires leçons de haute stratégie à Napoléon Bonaparte.
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Écrit par
- Jean MASSIN : écrivain
Classification
Autres références
-
FRANCE CAMPAGNE DE (1814)
- Écrit par Jean TULARD
- 561 mots
Avant-dernière et, pour certains, la plus belle des campagnes de Napoléon, la campagne de France a fait l'objet d'études détaillées de Jomini et de Clausewitz qui ont analysé toutes les opérations de ce modèle de la « guerre de mouvement ». Lorsque la France est envahie en 1814, deux armées...