MAROC
Nom officiel | Royaume du Maroc (MA) |
Chef de l'État | Le roi Mohammed VI (depuis le 23 juillet 1999) |
Chef du gouvernement | Aziz Akhannouch (depuis le 7 octobre 2021) |
Capitale | Rabat |
Langues officielles | Arabe, tamazight (langue berbère) 2
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Unité monétaire | Dirham marocain (MAD) |
Population (estim.) |
36 769 000 (2024) |
Superficie |
417 000 km²
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Le Maroc depuis Mohammed VI
Le 30 juillet 1999, Mohammed VI monte sur le trône du royaume du Maroc, après le long règne de son père Hassan II (1961-1999). Son avènement suscite l'espoir de voir le royaume ouvrir son espace politique et porter davantage attention à la justice sociale. Le nouveau monarque sera-t-il à la hauteur des défis que doit relever le pays ?
Le Maroc d'Hassan II, sous la houlette du ministre de l'Intérieur Driss Basri, a surmonté les menaces qui pesaient sur le régime (telles que les émeutes de Casablanca et dans le Rif en 1965, les coups d'État de 1971 et de 1972, les émeutes sociales des années 1980...) mais au prix de la violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Trois mois après l'accession de Mohammed VI au pouvoir, Driss Basri, symbole des « années de plomb », est limogé. Ce geste symbolique laisse entrevoir la volonté du monarque de régénérer une monarchie décriée dans la presse internationale.
Au cours de la décennie 2000, alors que le Maroc est confronté à des mutations sociales, religieuses et économiques, Mohammed VI met en œuvre plusieurs réformes : celle du Code du travail en 2003 et celle du Code de la famille en 2004. Il crée également une instance Équité et Réconciliation (IER) chargée de faire la lumière sur les atteintes aux droits de l'homme commises sous le règne d'Hassan II. Il lance l'Initiative nationale pour le développement humain en 2005 afin de réduire la pauvreté et le chômage. Enfin, il organise la réforme de la Constitution en 2011, dans le contexte du « printemps arabe ». Toutefois, dans le même temps, le roi maintient un système qui engendre de profondes inégalités sociales et régionales.
La contestation de la population est latente. En effet, la population marocaine, bien que confrontée à de multiples tensions sociales et religieuses, semble davantage marquée par le sentiment d'abandon du pouvoir central que par des aspirations révolutionnaires. Ainsi, lors du « printemps arabe », le monarque annonce, dès le 9 mars 2011, des réformes constitutionnelles destinées à transférer des compétences à l'Assemblée nationale et au Premier ministre, lui permettant de désamorcer une situation politique très tendue.
Début de règne : des espoirs vite déçus
Les premiers mois du règne de Mohammed VI génèrent de profondes attentes au sein de la société marocaine.
Sur le plan de la politique intérieure, les opposants au régime, voués à l'exil sous Hassan II, espèrent tourner la page des années de plomb et être graciés. Ainsi, Abraham Serfaty, militant communiste puis d'extrême gauche qui apporta son soutien au Front Polisario, fait un retour triomphal le 30 septembre 1999 après neuf ans d'exil et dix-sept ans de prison. Par ailleurs, la presse espère pouvoir traiter tous les sujets sensibles sans risque de procès.
Les changements institutionnels sont peu visibles, bien qu'en septembre 2002 soient organisées les premières élections législatives non contrôlées par Driss Basri, à la suite desquelles Driss Jettou est nommé Premier ministre du nouveau gouvernement. Toutefois, Mohammed VI a, sur la scène internationale, considérablement amélioré l'image du Maroc par sa volonté de rompre avec le passé et de renouer avec la population. Seules les relations avec l'Espagne restent tendues et se détériorent en juillet 2002 lors d'un conflit de souveraineté sur l'îlot du Persil (à l'ouest de Ceuta). Madrid récupère l'îlot occupé par des soldats marocains, mais cet incident réveille les inquiétudes espagnoles quant aux revendications marocaines sur les villes de Ceuta et de Melilla.
Au sein de l'appareil policier, beaucoup s'inquiètent des changements en cours. La trop grande attention des médias internationaux sur le Maroc contraint la police à respecter[...]
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Écrit par
- Raffaele CATTEDRA : maître de conférences à l'université de Montpellier-III-Paul-Valéry
- Myriam CATUSSE : chargée de recherches au CNRS
- Fernand JOLY : professeur honoraire, université Paris-VII
- Luis MARTINEZ : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- Jean-Louis MIÈGE : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias