MARQUAGE MOLÉCULAIRE ET MÉTABOLISME
C'est en 1904 que le biochimiste allemand Franz Knoop (1875-1946) marque par le groupe phényl l'atome de carbone méthylique d'un acide gras, inaugurant ainsi le marquage moléculaire du métabolisme lipidique. L'avancée des sciences nucléaires permet de dépasser le marquage chimique et d'imposer le marquage isotopique des molécules biologiques utilisant les variétés isotopiques (naturellement absentes ou rares) des éléments notamment le carbone, l'azote, l'hydrogène.
Suite à l'utilisation dès 1913 d'isotopes naturels par G. de Hevesy (1865-1966) dans l'étude du métabolisme minéral végétal et animal, la disponibilité des isotopes artificiels est exploitée dès 1937 par D. Shemin, D. Rittenberg et R. Schoenheimer pour l'étude des métabolismes de substances organiques, protéiques et lipidiques. Leurs investigations fondatrices révèlent la nature dynamique de la physiologie moléculaire et confirment le caractère universel du renouvellement biologique, phénomène dynamique masqué par l'état stationnaire des constituants.
La méthodologie qualitative et quantitative du marquage moléculaire en biologie, exploitation extraordinairement féconde et élégante des acquis chimiques et nucléaires, permet, outre l'analyse des intermédiaires et des séquences biochimiques de tous les métabolismes, nucléique, glucidique, lipidique et protéique, la quantification des flux métaboliques et l'étude des échanges entre les organismes vivants et leur environnement.
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Écrit par
- Marc PASCAUD : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Média