MARRAKECH
Marrakech, capitale provinciale
Heureusement, Sīdī Muḥammad Ibn 'Abdallāh, qui avait été gouverneur de la ville avant son avènement en 1757, releva Marrakech : il la dota de monuments nouveaux. Ses successeurs lui conservèrent le rang de capitale secondaire et y séjournèrent souvent ; Marrakech retrouva ainsi son rôle de grande métropole régionale. Des palais et des mosquées s'y élevèrent dans la tradition hispano-mauresque.
Après les Almoravides et les Almohades, Marrakech a été un grand marché rural autant et plus qu'une ville. Elle n'était pas comptée comme ville hadriya, c'est-à-dire de civilisation citadine de souche andalouse. Mais elle est un grand centre religieux, fier de ses saints dont les sanctuaires et les tombeaux parsemèrent la ville et ses abords. Elle reste le centre des pistes et des routes à travers le Haut Atlas, distant d'une cinquantaine de kilomètres (cols du Test et du Tichka), du fait de sa situation dans la plaine du Haouz à proximité de l'oued Tensift, au pied du rocher du Guéliz.
Marrakech a grandi en raison de sa fonction de centre commercial et artisanal (823 154 habitants selon le recensement de 2004). Elle constitue le grand lieu d'échanges entre le Maroc du Nord d'une part, le Haut Atlas et le Sahara d'autre part. Les fonctions de la ville sont variées. Elle remplit surtout celle de capitale régionale par ses commerces, ses services et ses administrations, qui rayonnent sur une partie importante du Sud marocain et lui valent une animation constante. Marrakech voit son activité artisanale se maintenir et générer de l'emploi. L'industrie y est peu présente (conserverie, cimenterie).
La ville est aujourd'hui formée de plusieurs parties fortement contrastées. À l'immense médina, aux maisons de pisé et aux ruelles sinueuses se sont ajoutés la ville européenne (quartier du Guéliz), des cités et des douars. La tonalité rougeâtre des constructions donne, cependant, à l'ensemble une certaine unité.
Marrakech est, enfin, un centre touristique remarquable (un million de touristes par an). La palmeraie, l'arrière-plan montagneux, le climat sec, la médina si pittoresque, les souks bariolées, la célèbre place Djema'a el-Fna et les manifestations folkloriques ont contribué à faire d'elle un des hauts lieux du tourisme international.
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Écrit par
- Daniel NOIN : professeur émérite à l'université de Paris-I
- Henri TERRASSE : membre de l'Institut
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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- Écrit par Raffaele CATTEDRA , Myriam CATUSSE , Encyclopædia Universalis , Fernand JOLY , Luis MARTINEZ et Jean-Louis MIÈGE
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