MARS, planète
Phobos et Deimos
À l'instar des corps dépourvus d'atmosphère et d'activité géologique, les surfaces de Phobos et de Deimos sont saturées de cratères et couvertes d'un régolite. Dans le cas de Phobos, l'épaisseur du régolite pourrait atteindre 300 mètres environ. Sur Phobos, le cratère Stickney a près de 10 kilomètres de diamètre ; sur Deimos, le plus gros cratère a 3 kilomètres de diamètre. Bien qu'apparemment semblables vues de loin, les images à haute résolution obtenues par les sondes spatiales montrent que les surfaces de Phobos et Deimos sont très différentes. À l'échelle de quelques centaines de mètres, la surface de Phobos est homogène tandis que celle de Deimos est parsemée de taches environ 30 p. 100 plus brillantes que l'environnement. Contrairement à Deimos, Phobos est parcouru par un système de longues stries parallèles, interprétées par certains chercheurs comme étant des fissures produites par les forces de marées de la planète, par d'autres comme les fractures consécutives à l'impact qui a créé le cratère Stickney.
Les surfaces de Phobos et de Deimos sont très sombres ; leurs pouvoirs réflecteurs sont très faibles : moins de 6 p. 100 de la lumière visible provenant du Soleil est réfléchie. La densité de Phobos est de l'ordre de 2. Celle de Deimos doit être du même ordre de grandeur. La faible densité de Phobos suggère qu'il doit être constitué d'un matériau riche en éléments légers et en eau ( ?), semblable à celui qui constitue les météorites de type C (chondrites carbonées).
La différence spectaculaire de composition chimique des surfaces de Mars et de ses satellites rend peu probable la formation de ces derniers en même temps que la planète. Il semblerait plutôt que Phobos et Deimos se soient formés dans la partie extérieure de la ceinture des astéroïdes, puis qu'ils aient été capturés ultérieurement par Mars.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Éric CHASSEFIÈRE : docteur en physique, directeur adjoint du service d'aéronomie du C.N.R.S., Verrières-le-Buisson, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Olivier de GOURSAC : secrétaire de la Commission de l'exploration spatiale, Société astronomique de France
- Philippe MASSON : doyen de l'U.F.R. sciences, université de Paris-XI-Sud
- Francis ROCARD : docteur ès sciences, responsable des programmes d'exploration du système solaire au Centre national d'études spatiales
Classification
Médias
Autres références
-
MISSIONS MARTIENNES - (repères chronologiques)
- Écrit par Olivier de GOURSAC
- 835 mots
- 2 médias
1965 Lancée le 28 novembre 1964, la sonde américaine Mariner-4 passe le 15 juillet 1965 à 9 780 kilomètres de la surface de Mars ; elle transmet 21 images, qui révèlent pour la première fois des détails de cette surface.
1969 Lancée le 25 février 1969, la sonde américaine Mariner-6...
-
ARGILES
- Écrit par Daniel BEAUFORT et Maurice PAGEL
- 2 654 mots
- 7 médias
Les argiles martiennes (smectites, kaolinite, illite, chlorite...) ont été découvertes en 2004 par l'analyse spectrale (spectrométrie infrarouge) de la surface de la planète Mars au cours de la mission Mars Express. Depuis lors, les missions d'exploration ont confirmé l'existence d'argiles sur de grandes... -
ASTROLOGIE
- Écrit par Jacques HALBRONN
- 13 311 mots
...on nomme les nouveaux astres en puisant dans un panthéon inépuisable de dieux et de déesses, voire de figures littéraires. On n'a pas inventé le dieu Mars parce qu'il y avait une planète rouge (l'Horus rouge des Égyptiens), on a nommé cette planète Mars à cause de sa couleur. Il est généralement assez... -
ASTRONOMIE
- Écrit par James LEQUEUX
- 11 339 mots
- 20 médias
...alors jamais atteinte. Il fournit en particulier les images les plus profondes de l'Univers. Les années 1990 voient aussi les États-Unis triompher sur Mars : la sonde spatiale Mars Global Surveyor est placée le 11 septembre 1997 sur une orbite martienne afin de cartographier la surface de cette planète... -
DOLLFUS AUDOUIN (1924-2010)
- Écrit par Jean Claude FALQUE
- 1 221 mots
Astronome – un des plus grands de son temps – et aéronaute – un des plus audacieux du xxe siècle –, le Français Audouin Dollfus naît le 12 novembre 1924, à Paris. Son père, Charles Dollfus, passionné par les choses de l'air, aéronaute titulaire des brevets de pilote de ballon et de dirigeable,...
- Afficher les 21 références