MARSEILLE
Chef-lieu des Bouches-du-Rhône et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille a longtemps lié son destin à la mer, laissant pendant des siècles une large part des fonctions administratives et culturelles à Aix-en-Provence. Elle est au cœur d'une aire urbaine (Marseille - Aix-en-Provence) de plus de 1,7 million d'habitants en 2012, la troisième de France derrière Paris et Lyon, qui s'étend de l'étang de Berre à l'ouest, au massif de la Sainte-Baume à l'est, et à la Durance au nord. La cité phocéenne, longtemps ville-port et ville industrielle, affirme, au début du xxie siècle, son rôle de métropole méditerranéenne.
La formation de la cité
Marseille a été fondée vers 600 avant J.-C. par des Grecs venus de Phocée, en Asie Mineure. Le site primitif de Massalia est celui d'une calanque bien protégée de la houle. Les versants des collines orientés au sud, à l'abri des vents du nord-ouest, dominent directement la baie du Lacydon, où se jetait un petit fleuve côtier (talweg suivi approximativement par la Canebière aujourd'hui). Sur le sommet des collines, des temples sont édifiés par les Grecs, puis par les Romains. Le mur d'enceinte hellénistique (ier siècle avant J.-C.), dont les vestiges sont visibles dans le jardin du Centre Bourse, épouse les courbes de niveau au bas de la pente. Les entrepôts du port de commerce romain ont été construits au ier siècle après J.-C., sur les plages littorales, au pied de la butte des Moulins (occupée aujourd'hui par le quartier du Panier).
Au Moyen Âge, un rempart enferme la vieille ville : au sommet de la butte, la ville haute, ou ville épiscopale ; la ville basse ou vicomtale, vouée aux activités de commerce, s'étendait autour du port (aujourd'hui le Vieux-Port). Au xviie siècle, les plaines alluviales des ruisseaux de Rome et de Longchamp qui se jetaient dans l'anse du Lacydon, marécageuses à l'époque antique, sont choisies comme site d'extension de la ville. Le plan des nouveaux quartiers, pour une ville dont la population a fortement augmenté aux xvie et xviie siècles, est mis en œuvre, à partir de 1660, sur une trame orthogonale. La superficie de la cité est doublée. Un nouveau rempart, qui comprend dix portes s'ouvrant sur des voies radiales, est construit. Il s'appuie sur les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas, constructions militaires de l'époque de Vauban, qui dominent toujours la ville et le Vieux-Port. Celui-ci est désormais le point central de la cité. Au xviie siècle, un axe important nord-sud est créé, de la porte de Rome à la porte d'Aix. Il englobait le Cours, espace central de promenade à l'époque classique, sur lequel est plantée une double rangée d'arbres. Aujourd'hui, les cours Saint-Louis et Belsunce, de part et d'autre de la Canebière, en demeurent les témoignages patrimoniaux. Avec les rues en damier du centre-ville dessinées au xviie siècle, ils constituent les axes à fonctions centrales de Marseille.
Au xixe siècle, la ville connaît un important développement économique et démographique. Les quartiers industriels et ouvriers s'étendent très largement au nord-ouest, en arrière du nouveau port de la Joliette, créé au milieu du siècle ; sur le littoral de la rade de Marseille, au nord ; le long de la route vers Aubagne et Toulon, dans la vallée de l'Huveaune, à l'est. Ces faubourgs, structurés autour des gares et des noyaux villageois, sont à dominante de couches sociales populaires. Dans la seconde moitié du xxe siècle, une grande partie des établissements industriels installés dans la ville (industries métallurgiques, chimiques, alimentaires et industries nées du commerce colonial du port) migrent vers la périphérie, laissant la place à des espaces en friches ou à des zones d'entrepôts en voie de requalification. Les grands[...]
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Écrit par
- Lucien TIRONE : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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