MARSEILLE
Croissance démographique et développement urbain
L'évolution démographique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en deux phases contrastées, explique les mutations de l'espace urbain. De 1945 à 1975, la commune de Marseille a gagné 300 000 habitants environ, la moitié de la population des années 1950. Au milieu du xxe siècle s'amorce, en effet, une période de croissance économique marquée par de fortes créations d'emplois, qui ira s'amplifiant jusqu'en 1970. Elle détermine un afflux de population active venue de la France entière. S'y ajoutent les rapatriés d'Afrique du Nord. Enfin, des dizaines de milliers d'immigrés arrivent chaque année pendant cette période de forte croissance économique. À partir de 1975, Marseille est affectée par un puissant mouvement d'inversion démographique, très soudain. La population de la commune passe de 900 000 habitants en 1975 à 800 000 en 1990, reste au même niveau en 1999 mais atteint 861 000 habitants en 2012 (deuxième ville de France). À la diminution de population semble succéder, depuis 1990, un regain d'attractivité démographique, en partie liée à l'installation de familles monoparentales, d'étudiants et jeunes ménages et d'étrangers dans les quartiers centraux (logements vacants dans le parc immobilier ancien et logements réhabilités dans le cadre d'opérations d'aménagement concertées).
La ville a connu, corrélativement, un profond brassage de population depuis les années 1960. La première conséquence est une recomposition sociale profonde, dans laquelle les familles issues d'Afrique, surtout du Maghreb, ont une place importante, ce qui a conduit à une multiplicité de références culturelles et religieuses. La seconde est l'accentuation de la segmentation socio-spatiale. Au nord de la Canebière se trouvent les quartiers populaires ; les taux de chômage y sont très supérieurs à la moyenne marseillaise ; le poids des étrangers et des familles issues de l'immigration récente est très élevé. Toutefois, depuis le début du xxie siècle, diverses opérations d'amélioration de l'habitat sont menées (dans le quartier du Panier, dans le centre-ville, etc.), transformant le paysage urbain et social. Au sud s'étendent « les beaux quartiers ». Les couches moyennes et supérieures y représentent plus de 50 p. 100 des actifs et des retraités. Les quartiers est sont plus composites.
L'hémorragie démographique de Marseille a pour cause, en premier lieu, le phénomène de périurbanisation, qui correspond à un nouveau mode d'habiter et de travailler. Dans le périurbain proche (correspondant au réseau de transports publics de la ville) et dans le périurbain éloigné (lié au réseau d'autoroutes urbaines), trois couronnes concentriques (à 10-15, 20-25 et 30-35 km du centre) peuvent être repérées sur le territoire de l'agglomération. La seconde explication réside dans la crise industrielle qui frappe l'ensemble du département des Bouches-du-Rhône, et plus particulièrement Marseille.
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Écrit par
- Lucien TIRONE : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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