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MARSEILLE

Restructuration économique

De 1975 à 1990, la commune a perdu près de 60 000 emplois industriels (bâtiment et travaux publics compris), soit environ la moitié de ses actifs industriels. La crise des industries marseillaises remonte à la première moitié du xxe siècle et s'est accélérée dans les années 1950-1970 : restructuration des industries alimentaires ; quasi-disparition de la métallurgie lourde ; transfert des établissements industriels des quartiers nord vers les zones industrielles de Vitrolles, d'Aix-les-Milles, de Peynier-Rousset, ceux des quartiers est et sud partant vers la plaine d'Aubagne, et, plus récemment, vers les zones d'entreprises de Gémenos et La Ciotat. La baisse de l'activité du bâtiment, à partir de 1975, accélère la contraction de l'emploi industriel proprement dit. Le secteur industriel, aujourd'hui, regroupe à peine 14 p. 100 des actifs dans les constructions mécaniques, électriques, l'agroalimentaire, la chimie, le bâtiment et les travaux publics. En conséquence, Marseille est, depuis les années 1970, une ville à dominante tertiaire (plus de 76 p. 100 des actifs). Mais, à la différence de Paris, qui présente le même taux de cols blancs, Marseille a un volume insuffisant de tertiaire « stratégique » (services aux entreprises ; entreprises de conception, d'innovation) et de tertiaire tourné vers l'international.

Marseille possède cependant deux atouts pour le xxie siècle :

– Le port marchand, qui s'étend de la Joliette à Fos-sur-Mer, demeure le premier port de la Méditerranée et le cinquième d’Europe (trafic total de 86 millions de tonnes en 2012). Il induit des activités tertiaires multiples de gestion, de commerce et de transport, d'encadrement juridique, financier, d'hôtellerie et de restauration. En outre, le développement des loisirs de croisière favorise le trafic de passagers. Le port joue un rôle majeur dans l'économie tertiaire de la ville.

– Son dynamisme en matière de recherche scientifique et technologique. Marseille ambitionne de devenir la plus importante plate-forme de recherche de la Méditerranée (la deuxième en France). Elle compte actuellement plusieurs milliers de chercheurs regroupés sur des sites associant instituts universitaires et laboratoires de recherche scientifique, unités d'application et de transfert de technologie, établissements de création et d'innovation (mathématiques, informatique, robotique, intelligence artificielle, biotechnologie, recherches offshores, recherches médicales et génétiques). Elle abrite deux pôles technologiques, à Luminy, au sud, et à Château-Gombert, au nord-est de la ville.

Des actions volontaires pour remédier à la « crise » sociale ont été mises en œuvre par l'État et les collectivités locales, en vue de revitaliser les fonctions d'accueil, en termes d'habitat et de tourisme, et celles de direction et de gestion de l'économie, qu'elle a perdues depuis les années 1970, sous l'effet de la périurbanisation et de la crise industrielle. Le projet Euroméditerranée, lancé en 1992 et confirmé lors de la conférence de Barcelone en 1995 sur la mise en place du processus euro-méditerranéen, vise à redonner à Marseille le rôle de métropole économique et culturelle rayonnant sur l'ensemble du bassin méditerranéen qu'elle avait au début du xxe siècle dans le cadre du système colonial. L'objectif est double : requalification des quartiers urbains très dégradés, hérités de la révolution industrielle et du système portuaire du xixe siècle, au nord de la porte d'Aix et en arrière du port de la Joliette ; construction d'un nouveau pôle de bureaux accueillant des entreprises de commerce international (Euromed Center), de recherche et d'innovation technologique et industrielle, de gestion des affaires, de création[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Médias

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille - crédits : Frédéric Soltan/ Corbis/ Getty Images

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille

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