CARLIN MARTIN (1730-1785)
D'origine allemande, Carlin se forma à Paris dans le milieu des ébénistes du faubourg Saint-Antoine. Arrivé avant 1759, il se fait recevoir maître en 1766. Ses attaches familiales avec Œben, dont il épouse la sœur cadette, et par lui avec Roger van der Cruse Lacroix (frère de Mme Œben) expliquent en partie son style. C'est peut-être par leur intermédiaire qu'il entre en relation avec les marchands merciers, avec lesquels il travaillera presque exclusivement, Poirier puis Daguerre, les frères Darnault. C'est pour eux qu'il fabrique des meubles précieux, petites tables ou bonheurs-du-jour décorés de plaques de porcelaine de Sèvres ou de panneaux de laque. Contrairement aux autres ébénistes d'origine allemande ou aux élèves d'Œben, Carlin ne recourt que rarement à la marqueterie de fleurs ou d'objets. Il aime opposer l'or des bronzes (Gouthière et Thomire travaillent pour lui) au fond noir de l'ébène et de la laque. Son style atteste le goût pour les matières rares de la période Louis XVI en général et des marchands merciers en particulier. Carlin adopte franchement les lignes droites, galbant légèrement parfois le bas des pieds. Ses meubles les plus célèbres sont les meubles en laque provenant du château de Bellevue, livrés par Darnault pour Mesdames en 1785 (musée du Louvre), et ses tables à plaques de porcelaine (Wallace Collection, Londres ; Metropolitan Museum, New York, etc.).
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Écrit par
- Colombe SAMOYAULT-VERLET : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre
Classification
Média