KING MARTIN LUTHER (1929-1968)
L'année 1963
À Birmingham (Alabama), au printemps de 1963, la campagne de King visant à abolir la ségrégation dans les cafétérias et à l'embauche attire l'attention de tout le pays lorsque la police lâche les chiens et utilise les lances à incendie contre les manifestants. King est emprisonné avec nombre de ses sympathisants, dont des centaines d'enfants. Il n'avait cependant pas le soutien de l'ensemble du clergé noir de Birmingham et était fortement critiqué par certains représentants du clergé blanc, qui avaient invité les Noirs à ne pas soutenir les manifestations. Depuis la prison de Birmingham, King rédige une lettre d'une grande éloquence dans laquelle il explique sa philosophie de la non-violence : « Vous vous demandez sûrement : „Pourquoi choisir l'action directe ? Pourquoi organiser des sit-in, des marches, etc. ? La négociation n'est-elle pas un meilleur chemin ?“ Vous avez tout à fait raison en faisant appel à la négociation. Car c'est bien là le but même de l'action directe. L'action directe non violente vise à créer un état de crise et une tension suffisante pour obliger à négocier une communauté qui s'y est toujours refusée ».
Vers la fin de la campagne de Birmingham, dans un effort pour réunir les multiples forces œuvrant en faveur d'un changement pacifique et pour faire prendre conscience au pays et au monde entier de l'importance de la résolution de la question raciale aux États-Unis, King rejoint d'autres grandes figures des droits civiques lors de la marche pacifique organisée à Washington. Le 28 août 1963, plus de 200 000 personnes, Blancs et Noirs confondus, affluent dans la capitale, au pied du Lincoln Memorial, pour demander l'égalité de tous les citoyens devant la loi. La foule est alors soulevée par la puissance émotionnelle et les qualités prophétiques du célèbre discours de King « I Have A Dream », dans lequel il met en avant sa conviction qu'un jour tous les hommes seront frères.
Conformément aux espoirs de King, la mobilisation grandissante en faveur des droits civiques a un effet considérable sur l'opinion publique et permet l'adoption, en juillet 1964, du Civil Rights Act, loi autorisant le gouvernement fédéral à faire appliquer l'abolition de la ségrégation dans les logements publics et à interdire la discrimination dans les lieux publics et les entreprises. King voit cette année riche en événements couronnée par un voyage à Oslo en décembre, où lui est remis le prix Nobel de la paix.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- David L. LEWIS : professeur d'histoire à l'université de Rutgers, New Jersey
Classification
Médias
Autres références
-
BOYCOTTAGE
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Berthold GOLDMAN
- 4 926 mots
- 1 média
...lança en 1920 une campagne de boycott des produits textiles britanniques. Instrument parfaitement licite et efficace à condition d'être massivement suivi, le boycott est repris par Martin Luther King dès la naissance du mouvement des droits civiques aux États-Unis, lorsqu'il appelle en décembre 1955 au boycott... -
DÉSOBÉISSANCE CIVILE
- Écrit par Christian MELLON
- 2 261 mots
- 2 médias
...Quant à la distinction entre désobéissance civile directe et désobéissance civile indirecte, on peut aisément l'illustrer par deux exemples concrets. Quand le mouvement des droits civiques de Martin Luther King, considérant comme injuste la loi qui interdit aux Noirs de fréquenter les mêmes restaurants... -
MARCHE POUR LES DROITS CIVIQUES (28 août 1963)
- Écrit par Christian HERMANSEN
- 290 mots
- 1 média
Réunissant plus de 200 000 personnes, la « marche sur Washington pour l'emploi et la liberté » du 28 août 1963, appelée en France « marche pour les droits civiques », marque l'apogée du mouvement non violent pour les droits civiques des Noirs, cent ans après leur émancipation par ...
-
NICKEL BOYS (C. Whitehead) - Fiche de lecture
- Écrit par Liliane KERJAN
- 968 mots
...enfance pauvre chez Harriet, sa grand-mère, Elwood, élève brillant, sensible aux livres et aux textes, écoute les propos de James Baldwin, la voix de Martin Luther King, notamment son discours de 1959 sur l’intégration des enfants dans les écoles et sa « Lettre de la prison de Birmingham » de 1963. À... - Afficher les 9 références