RODBELL MARTIN (1925-1998)
Biochimiste américain, Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1994, pour avoir découvert, dans les années 1960, l'existence de transducteurs naturels des signaux appelés protéines G, qui aident les cellules de l'organisme à communiquer les unes avec les autres. Il a partagé son prix Nobel avec le pharmacologue américain Alfred Gilman, qui confirma plus tard l'hypothèse de Martin Rodbell en isolant une protéine G. Celle-ci doit son nom au fait qu'elle se lie à des nucléotides appelés guanosine diphosphate (GDP) et guanosine triphosphate (GTP).
Martin Rodbell est né le 1er décembre 1925, à Baltimore (Maryland). Après des études à l'université Johns-Hopkins, puis à l'université de Washington, où il obtient un doctorat en 1954, il commence une carrière de biochimiste aux National Institutes of Health, à Bethesda (Maryland). De 1985 jusqu'à sa retraite, en 1994, il travaille à l'Institut national des sciences de la santé environnementale, près de Durham (Caroline du Nord).
Les recherches menées par Martin Rodbell s’inscrivent dans le cadre général de la compréhension de la manière dont un ligand extracellulaire, comme une hormone, peut agir à l’intérieur de la cellule. Lors de l’étude de la réponse d’une cellule hépatique à la noradrénaline et au glucagon, il a été démontré par Earl Sutherland, en 1968, que ces molécules étaient reconnues chacune par un récepteur membranaire et agissaient en augmentant la production intracellulaire d’un second messager, l’AMPcyclique. Cette réponse n’est pas directe et le récepteur ne contrôle pas directement l’enzyme qui produit le second messager. Rodbell découvre, fin 1969-début 1970, qu’une protéine appelée G fait office d'intermédiaire en assurant la transduction du signal entre récepteurs et enzymes. Il l’identifie immédiatement au « second messager » de Sutherland. Ce modèle, d’abord critiqué, a été très rapidement étendu (ainsi d’ailleurs que les types de récepteurs et le nombre des seconds messagers). On connaît actuellement environ 1 000 protéines G différentes chez l’homme (plusieurs p. 100 du génome). Impliquées dans un grand nombre de fonctions, allant de la physiologie de l’olfaction au contrôle de la glycémie, les protéines G sont des cibles thérapeutiques actives pour nombre de pathologies.
Martin Rodbell est mort le 7 décembre 1998, à Chapel Hill (Caroline du Nord).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
GILMAN ALFRED (1941-2015)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 548 mots
- 1 média
Le pharmacologiste américain Alfred Gilman a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1994, avec le biochimiste américain Martin Rodbell, pour leurs recherches indépendantes qui ont conduit à l’élucidation de la cascade de réactions par lesquelles les cellules répondent aux signaux...