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SUZUKI MASAAKI (1954- )

Le monument des Cantates

La renommée de Suzuki est telle qu’il est invité à diriger régulièrement les plus prestigieuses formations spécialisées comme le Collegium Vocale de Gand (Belgique), le Philharmonia Baroque Orchestra de San Francisco (États-Unis) ou l’Orchestra of the Age of Enlightenment (Londres). Il donne chaque été de nombreux récitals d’orgue et de clavecin à travers toute l’Europe. Il s’y révèle un interprète à la fois imaginatif, alerte et vigoureux. Il enseigne la pratique de ces deux instruments à l’université des Arts de Tōkyō (2009-2013) et donne des cours à l’université Yale (Connecticut, États-Unis). En 2012, il est honoré par l’attribution de la médaille Bach de Leipzig.

Suzuki Masaaki ne s’en intéresse pas moins aux partitions de la période classique et romantique. Ainsi, il aborde avec grand succès Mozart, Haydn, Beethoven, Mendelssohn, et s’aventure même jusqu’à Fauré, Mahler, Britten et Stravinski. À cet effet, il est invité par de nombreuses formations de premier rang comme le Gewandhaus de Leipzig, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, le New York Philharmonic, les orchestres symphoniques de Baltimore et San Francisco, ainsi que l’Orchestre symphonique de la Radio danoise et l’Ensemble orchestral de Paris.

La discographie de Masaaki Suzuki est dominée par les enregistrements de Bach qu’il met en œuvre, à la tête du Bach Collegium Japan pour le label Bis. Il entame en 1995 une intégrale de ses cantates sacrées, achevée en 2013, qui a d’ores et déjà reçu de nombreuses distinctions, dont le prix de la critique allemande de disques en 2010. Il y convie solistes confirmés et jeunes talents comme Carolyn Sampson, Rachel Nicholls, Robin Blaze, Gerd Türk, Peter Kooij, Hana Blazikova, Damien Guillon ou Joanne Lunn, entre autres. Entre l’intransigeance militante de Gustav Leonhardt ou de Nikolaus Harnoncourt, le baroquisme théâtral de Ton Koopman, la ferveur conservatrice d’Helmuth Rilling et l’humanité rayonnante de John Eliot Gardiner, Suzuki trace sa propre voie dans un esprit de musique de chambre baigné d’une religieuse simplicité. De remarquables versions des Passions, de la Messe en si mineur, des Motets, de l’Offrande musicale, sans oublier les cantates profanes, accompagnent ce monument. Le soliste signe également une belle intégrale des œuvres pour clavecin et de nombreuses pièces pour orgue de Bach. Il n’ignore ni Schütz, ni Zelenka, ni Kühnau. À la tête du même Bach Collegium Japan, il a enregistré de séduisantes versions de la Neuvième Symphonie de Beethoven, du Messie de Haendel, ainsi que du Requiem et de la Messe en ut mineur de Mozart. Il s’avance même, avec le Tapiola Sinfonietta, jusqu’au Stravinski néo-classique de Pulcinella, d’Apollon Musagète et du concerto pour cordes.

— Pierre BRETON

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