CHERPITEL MATHURIN (1736-1809)
Élève de J.-F. Blondel, Grand Prix d'architecture en 1758, académicien en 1776, puis professeur à l'Académie et, sous le Directoire, à l'École nationale des beaux-arts, Cherpitel appartient à cette génération d'artistes qui furent marqués par l'étude des ruines romaines. Son séjour à l'Académie de France à Rome lui offre l'occasion de s'initier, comme le faisaient Clérisseau, Hubert Robert et De Wailly, à l'art de la veduta, mis à la mode par Panini. De retour à Paris, où il construit beaucoup, Cherpitel développe ses qualités de décorateur dans un style gracieux, proche de celui d'un Victor Louis, où la recherche de motifs nouveaux n'apparaît qu'à travers le respect de la tradition classique française, dans la lignée de Ange-Jacques Gabriel. Outre les églises Saint-Pierre-du-Gros-Caillou (1775-1790) et Saint-Barthélemy-de-la-Cité (1778), qui sont détruites, Cherpitel élève à Paris de nombreux hôtels particuliers : hôtel du Châtelet (1770) et de Rochechouart (1776), rue de Grenelle ; hôtel Necker (1777), Chaussée-d'Antin, etc. Ses projets pour l'hôtel d'Uzès (1766) le mirent en concurrence avec Ledoux qui eut la charge de l'édifier dans un style plus vigoureux et plus neuf. La décoration des appartements de l'hôtel du Châtelet, heureusement conservée, est un très bel exemple du style Louis XVI dont Cherpitel publia quelques modèles dans un Recueil de trophées (Paris, s.d.). Certains aspects de son œuvre ont été étudiés par Michel Gallet dans Paris Domestic Architecture of the 18th Century (Londres, 1972).
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Écrit par
- Daniel RABREAU : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux
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