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PALMIERI MATTEO (1406-1475)

D'origine populaire, Matteo Palmieri fit des études humanistes à Florence et participa à la vie publique. Il écrit en latin des textes de caractères historique et biographique, méditant sur l'histoire qu'il considère comme une discipline formatrice, permettant d'acquérir la sagesse propre à l'action. On le connaît surtout aujourd'hui pour son œuvre en italien, cette langue « vulgaire » qu'il réhabilite avant Alberti. Dans le traité De la vie civile (Della vita civile) publié à titre posthume en 1529, il considère les qualités propres au bon citoyen ; il part de l'éducation de l'enfant, indique comment administrer la justice et insiste sur les normes de l'utile sur le plan individuel (mariage, santé, richesse) et sur le plan public (bonne administration de l'État). Les réminiscences antiques y abondent (Quintilien, Plutarque, Cicéron), mais le ton est nouveau ; Palmieri se réfère constamment à la réalité contemporaine, condamnant par exemple l'institution de troupes de mercenaires. D'autre part, il subordonne les actions humaines à une fin sociale : au terme du livre IV, dans une « vision », Charlemagne affirme le lien existant entre devoir social et récompense divine. Une autre vision sert de fond au poème allégorico-philosophique, La Cité de vie (La Città di vita, 1464), construite sur le modèle de La Divine Comédie de Dante.

Ce livre, condamné parce que s'appuyant sur l'hérésie d'Origène, témoigne de la persistance de modes de pensée médiévaux (et de l'influence de Dante) qui se mêlent à des thèmes néo-platoniciens. Palmieri représente en fait « l'homme de la Renaissance », qui sait équilibrer vie active et vie contemplative.

— Claude MINOT

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