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RENZI MATTEO (1975- )

Les grands travaux de Matteo Renzi

Son gouvernement, resserré, féminisé, jeune, souvent néophyte, et qu’il contrôle de manière tatillonne, présente un vaste programme de changements politiques, économiques et sociaux, et son chef annonce haut et fort qu’il sera conduit au rythme d’une réforme par mois sur cent jours. La promesse n’est pas tenue et, en juin, Renzi préfère planifier son action sur mille jours. Il réussit néanmoins, peu après sa prise de fonctions, à fairepromulguer, grâce à un accord qui demeure fragile avec Silvio Berlusconi, une nouvelle loi électorale proportionnelle à deux tours pour la Chambre des députés, avec une « prime de majorité » qui avantage les grands partis et les coalitions. En mai 2014 entre en vigueur une augmentation mensuelle de quatre-vingts euros pour les salariés les plus modestes. Il lance également plusieurs autres chantiers. À commencer par celui de la réforme des institutions, dont celle du Sénat qu’à défaut d’abolir, comme il le voulait initialement, il réussit, après de longs mois de débats, à transformer en une assemblée plus réduite et disposant de moins de pouvoir, ce qui met fin au bicaméralisme, source de paralysie. D’autres projets sont annoncés, à l’instar des allègements de taxes sur les PME, du remboursement des dettes de l’administration publique aux entreprises, de la modernisation de cette même administration publique, des dispositions en faveur de l’économie sociale et de l’assouplissement du marché du travail. Il veut par ailleurs engager des fonds pour rénover l’école, sinistrée, titulariser les enseignants précaires et aider les jeunes dans leurs études et la recherche de leur premier emploi.

Le flou demeure quant au financement de ces multiples réformes, malgré l’instauration d’une taxe sur les rentes financières les plus élevées, le plafonnement des revenus des managers du secteur public, la vente de biens de l’État et les promesses d’une réduction des dépenses publiques et des « coûts de la politique ». D’autant que Renzi admet finalement qu’il respectera les 3 % de déficit public et qu’il poursuivra l’action de ses prédécesseurs pour réduire l’énorme poids de la dette publique (plus de 135 % du PIB). Toutes ces mesures se heurtent aux critiques de groupes d’intérêt et à de multiples résistances, sans parler de la formidable capacité d’inertie d’une administration publique pléthorique et inefficace.

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Paris
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Média

Matteo Renzi - crédits : Stephanie Lecocq/ EPA

Matteo Renzi

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