RENZI MATTEO (1975- )
Un véritable homme d’État ?
L’Italie assure durant le second semestre de 2014 la présidence tournante de l’Union européenne, ce qui fournit une autre tribune à Matteo Renzi. Dans la lignée de Mario Monti et d’Enrico Letta, arguant des efforts faits par son pays pour l’assainissement des finances publiques et de la multitude de réformes qu’il a lancées, il plaide pour une relance de la croissance et l’élaboration d’une politique commune en matière d’immigration, d’infrastructures et d’énergie. Mais là encore, nombre de ses partenaires expriment des réticences et des interrogations sur la consistance véritable de son action. En outre, les prévisions économiques sont sombres, et l’Italie est officiellement entrée en récession, ce qui complique considérablement la tâche du gouvernement.
Matteo Renzi a toutefois des atouts : sa grande popularité et la victoire de son parti aux élections européennes de mai 2014, qui a obtenu 40,8 % des suffrages. La grande question qui se pose alors est de savoir si ce dirigeant charismatique, pragmatique et post-idéologique, parfaitement en phase avec les transformations présentes de la démocratie d’opinion a l’étoffe d’un homme d’État, capable de réaliser ce qu’il a annoncé et de se hisser à la hauteur des immenses espérances qu’il a lui-même suscitées dans un pays encore englué dans une grave crise, mais auquel il s’efforce de redonner confiance.
En 2016, Matteo Renzi lie son avenir politique au résultat du référendum sur la réforme des institutions, dont le projet de loi a été approuvé par le Parlement. La nette victoire du « non » contraint le président du Conseil italien à démissionner, le 7 décembre 2016. Il abandonne également ses fonctions de secrétaire du Parti démocrate en février 2017. Mais sa popularité reste élevée au sein de sa famille politique, et il est largement réélu à la tête du parti le 30 avril 2017, avec plus de 70 % des suffrages. Après l’échec cuisant de sa formation aux élections législatives de mars 2018, à l’issue desquelles il est élu sénateur, il quitte la direction du Parti démocrate. L’année suivante, il contribue aux négociations pour la formation du deuxième gouvernement de Giuseppe Conte et annonce, en septembre 2019, la création de son parti, Italia Viva, positionné au centre. Il est réélu à son poste de sénateur en 2022.
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Écrit par
- Marc LAZAR : professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po, Paris
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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