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FORRESTER MAUREEN (1930-2010)

Au cours d'une carrière s'étendant sur cinq décennies, la contralto canadienne Maureen Forrester a fait entendre sa voix richement timbrée lors de récitals de lieder, au concert et sur les scènes lyriques.

Née le 25 juillet 1930, à Montréal, Maureen Katherine Stewart Forrester étudie le piano dès l'enfance, chante au sein de chœurs d'églises, et commence véritablement à étudier l'art vocal à l'âge de seize ans. Elle se perfectionne auprès de Bernard Diamant, qui sera le plus influent de ses professeurs, de 1950 jusque dans les années 1960 ; en 1955, elle étudie également à Berlin avec le maître de l'accompagnement qu'est le pianiste Michael Raucheisen. Elle débute sur scène dans de petits rôles : la Première dans Louise de Gustave Charpentier (1953), l'Hôtesse dans Boris Godounov de Moussorgski (1954). Le 29 mars 1953, elle donne à Montréal son premier récital, accompagnée par John Newmark, un pianiste exceptionnel qui lui restera fidèle. Le 8 décembre 1953, Maureen Forrester est une des solistes de la Neuvième Symphonie de Beethoven, avec l'Orchestre symphonique de Montréal sous la baguette d'Otto Klemperer.

Sa carrière internationale est lancée. Le 14 février 1955, elle se produit pour la première fois à Paris, à la salle Gaveau, avec John Newmark, prélude à une longue tournée européenne qui ne s'achève qu'en janvier 1956. Elle donne le 12 novembre 1956 son premier récital aux États-Unis, au Town Hall de New York. Elle attire l'attention de Bruno Walter, qui l'invite à venir interpréter en février 1957, au Carnegie Hall de New York, avec l'Orchestre philharmonique de New York, la Deuxième Symphonie « Résurrection » de Mahler, compositeur dont elle va devenir une interprète d'élection.

Maureen Forrester débute sur scène à Toronto, le 28 mai 1962 (Orfeo, Orfeo ed Euridice de Gluck). Elle triomphe en incarnant Cornelia (Giulio Cesare de Haendel) pour ses débuts scéniques aux États-Unis, au New York City Opera, le 27 septembre 1966. Sa voix de mezzo-soprano claire et puissante évoluera vers celle de contralto. Chez Wagner, elle incarne les deux Erda (de L'Or du Rhin – rôle de ses débuts au Metropolitan Opera de New York, le 10 février 1975 – et de Siegfried), Fricka (La Walkyrie) et Brangäne (Tristan und Isolde). Elle est Ulrica (Un ballo in maschera de Verdi), Mistress Ford (Falstaff de Verdi), la Sorcière (Hänsel und Gretel de Humperdinck), la Comtesse (La Dame de pique de Tchaïkovski, rôle de ses débuts à La Scala de Milan, en 1990), l'Aveugle (La Gioconda de Ponchielli), Madame Flora (The Medium de Menotti), Hérodias et Klytämnestra (Salomé et Elektra de Richard Strauss, respectivement), la Marquise de Berkenfield (La Fille du régiment de Donizetti), Madame de la Haltière (Cendrillon de Massenet), Madame de Croissy (Dialogues des Carmélites de Poulenc). Elle grave de nombreuses œuvres de Haendel (Hercules, Serse, Rodelinda, Theodora, Jephtha...). Son legs principal est cependant le lied – Schubert, Schumann, Brahms, Hugo Wolf, Mahler, Richard Strauss –, les cantates et oratorios de Bach, les œuvres pour voix et orchestre : Missa solemnis et Neuvième Symphonie de Beethoven, Rhapsodie pour voix d'alto, chœur d'hommes et orchestre de Brahms, Songs of Sunset de Delius, symphonies, Das Lied von der Erde, Des Knaben Wunderhorn, Kindertotenlieder de Mahler, Vêpres de Rachmaninov... Maureen Forrester a participé aux créations de Mort de Jean Papineau-Couture (1956), de Bar Mitzvah Israël de Darius Milhaud (1961), de A Child's Garden of Verses d'Oskar Morawetz (1973), de Ra de R. Murray Schafer (rôle d'Amente Nufe, 1983). Dotée d'un solide sens de l'humour, elle n'hésite pas à interpréter des rôles plus légers, comme ceux de Bloody Mary dans le musical South Pacific de Rodgers et Hammerstein,[...]

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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