O'HARA MAUREEN (1920-2015)
L’actrice irlando-américaine Maureen O’Hara est restée fameuse pour ses rôles de femmes au fort tempérament. Sa chevelure d’un roux incandescent lui valut le surnom de « reine du Technicolor ».
Maureen FitzSimons, de son nom de naissance, voit le jour le 17 août 1920 dans la commune de Rathmines, dans le comté de Dublin. Elle est la deuxième des six enfants du dirigeant d’une fabrique de chapeaux et de son épouse, une créatrice de mode à l’occasion chanteuse et actrice. Elle fait ses débuts au théâtre alors qu’elle est encore enfant et se voit bientôt embauchée pour jouer dans des pièces diffusées sur la chaîne de radio nationale irlandaise. En 1934, elle intègre l’Abbey Theatre de Dublin, où elle travaille pendant les trois années suivantes. Elle est remarquée par le chanteur américain Harry Richman, qui la recommande pour un bout d’essai dans un studio de cinéma de Londres, bientôt visionné par l’acteur anglais Charles Laughton. Ce dernier fait signer à la jeune femme un contrat de sept ans avec la société de production Mayflower Pictures Corporation, qu’il dirige avec son associé Erich Pommer. Maureen FitzSimons, après une première apparition dans Kicking the Moon Around (1938), trouve un rôle un peu plus étoffé avec My Irish Molly (1938).
Elle apparaît ensuite sous les traits de la nièce d’un brigand dans La Taverne de la Jamaïque (Jamaica Inn, 1939), une adaptation par Alfred Hitchcock d’un roman de Daphne du Maurier, où Laughton campe, sous des dehors respectables, le « cerveau » d’une bande de contrebandiers. Elle adopte à cette époque le nom de scène d’O’Hara, sous lequel elle sera désormais créditée. Dans son film suivant, Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame, 1939), d’après Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, elle interprète le rôle d’Esmeralda, et Laughton celui de Quasimodo. L’acteur vend alors le contrat d’O’Hara à R.K.O. Pictures (qui a produit The Hunchback of Notre Dame) pour tenter de sauver Mayflower de la faillite.
Sa prestation dans un remake de A Bill of Divorcement, produit par la R.K.O. en 1940, lui vaut les éloges de la critique, mais c’est seulement avec Quelle était verte ma vallée (How Green WasMyValley, 1941) de John Ford – une œuvre qui dépeint les conditions de vie difficiles d’une famille de mineurs gallois – que l’actrice peut faire la démonstration de son talent pour incarner des héroïnes dotées d’une volonté de fer. En 1942, elle est à l’affiche d’un film de pirates de Henry King, Le Cygne noir (The Black Swan), aux côtés de Tyrone Power et de George Sanders. Son air inflexible, son allure athlétique et sa volonté de réaliser elle-même ses propres cascades la conduisent à tourner dans toute une série de films d’aventures, le plus flamboyant restant Pavillon noir (The Spanish Main, 1945), de Frank Borzage. Elle prouve sa capacité à varier ses rôles en interprétant un agent double allemand dans The Fallen Sparrow (1943) ou la mère éminemment pragmatique du personnage cynique interprété par Natalie Wood dans Miracle sur la 34e rue (Miracle on 34th Street, 1947). Elle tourne également sous la direction de réalisateurs tels que William Wellman, Nicholas Ray, Jean Renoir.
Maureen O’Hara reprend sa collaboration avec John Ford, qui lui fait donner la réplique à une icône du western, John Wayne, dans Rio Grande (1950), L’Homme tranquille (The Quiet Man, 1952) et L’aigle vole au soleil (The Wings of Eagles, 1957). Toujours sous la direction de Ford, elle donne la réplique à Tyrone Power dans Ce n’est qu’un au revoir (The Long Gray Line, 1955). En 1963, elle retrouve John Wayne dans Le Grand McLintock (McLintock). Les deux acteurs seront une dernière fois partenaires en 1971, dans une histoire de kidnapping, BigJake.
Après son troisième mariage (1968) avec un ancien général de l’U.S. Air Force, les apparitions de Maureen O’Hara à l’écran se font[...]
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