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ANDRÉ MAURICE (1933-2012)

Né le 21 mai 1933 à Alès dans une famille de mineurs, Maurice André descend à la mine tout en commençant à étudier la trompette. Au Conservatoire de Paris, où il entre en 1951, il est l'élève de Raymond Sabarich et obtient un premier prix de cornet et un premier prix de trompette. Rapidement, il s'impose comme la figure marquante d'une génération de trompettistes français : il est trompette solo aux Concerts Lamoureux (1953-1960), à l'Orchestre philharmonique de l'O.R.T.F. (1953-1963) et à l'Opéra-Comique (1962-1967). Il joue en soliste et sa carrière prend un essor international avec les prix qu'il remporte aux concours de Genève (1955) et de Munich (1963). De 1967 à 1978, il est professeur au Conservatoire de Paris, où il introduit la petite trompette pour le répertoire baroque. Il y forme plus de cent trompettistes, parmi lesquels Bernard Soustrot. Il donne son dernier concert en 2008 à Béziers. Il meurt quatre ans plus tard, le 25 février 2012 à Bayonne.

Maurice André - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

Maurice André

Maurice André a considérablement fait évoluer le jeu de la trompette, qui est devenue, grâce à lui, un instrument virtuose mais, surtout, mélodique. Bon nombre d'œuvres baroques et classiques, tombées dans l'oubli en raison de leur difficulté technique (usage presque exclusif des tessitures aiguës) ont été ressuscitées grâce à lui. Il a travaillé en étroite liaison avec les Établissements Selmer, qui fabriquent, sur ses directives, une trompette piccolo en si bémol aigu à quatre pistons spécialement adaptée à ce répertoire. La trompette connaît, grâce à lui, une popularité nouvelle qui entraîne de nombreux émules dans son sillage. Il a suscité aussi des partitions nouvelles : concertos de Henri Tomasi, Boris Blacher et Marcel Landowski, Heptade et Arioso barocco d'André Jolivet, œuvres d'Antoine Tisné et Jean-Claude Éloy. Sous son impulsion, la trompette a retrouvé les lettres de noblesse qu'elle avait acquises au xviiie siècle et l'école française s'est imposée dans le monde entier.

Les entretiens qu’il a eus avec son ami Thierry Martin ont été publiés en 2007 sous le titre Le soleil doit pouvoir briller pour tout le monde (Publibook, Paris).

— Alain PÂRIS

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Média

Maurice André - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

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