MAURICE dit DE SULLY (mort en 1196)
La destinée de ce fils de paysans est exemplaire. Né à Sully-sur-Loire, près d'Orléans, Maurice de Sully entra dans les ordres ; il fut rapidement nommé chanoine puis archidiacre de Paris. Il professait la théologie à l'université lorsqu'il fut nommé évêque de Paris le 12 octobre 1160. D'exceptionnelles qualités morales et intellectuelles unanimement reconnues l'avaient porté à cette haute charge. Il occupa le siège de la capitale du royaume jusqu'à sa mort. Homme d'action, Maurice de Sully se consacra essentiellement à l'administration de son diocèse, sur le plan temporel et spirituel. Mais il lui était difficile de rester étranger au grand mouvement architectural qui animait alors le nord de la France. Il fit reconstruire son palais épiscopal, décida la construction de plusieurs abbayes, sans négliger pour autant les œuvres édilitaires : on lui doit notamment la reconstruction de plusieurs ponts qui dépendaient de la mense épiscopale. C'est cependant à la cathédrale gothique Notre-Dame qu'est attaché son nom. Maurice de Sully décida de la reconstruction de l'édifice et les plans, qu'il corrigea certainement, lui furent soumis. Dès son avènement, les premiers travaux, qui débutèrent par le chœur, furent entrepris. Sous son impulsion, ils furent menés rapidement et, à sa mort, le chœur était achevé et la nef assez avancée. Il est difficile de mieux préciser le rôle de Maurice de Sully dans le projet architectural, mais il n'est pas impossible qu'il ait été important dans le choix du plan si ce n'est de l'élévation. Il fit adopter le principe d'un chœur sans chapelles rayonnantes comme celui de la cathédrale de Sens et de certaines églises normandes, et d'une nef bordée de doubles collatéraux, s'inspirant sur ce point du projet élaboré par Suger pour Saint-Denis et que la mort de l'abbé empêcha de mener à bien. Le plan de Maurice de Sully devait être assez scrupuleusement respecté, sauf dans les travées occidentales de la nef où l'on remarque l'influence de la cathédrale de Chartres. Cette œuvre puissante et massive, encore imprégnée des traditions romanes dans le jeu des volumes, illustre parfaitement l'architecture du dernier tiers du xiie siècle.
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Écrit par
- Alain ERLANDE-BRANDENBURG : conservateur général honoraire du Patrimoine
Classification
Média
Autres références
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NOTRE-DAME, Paris
- Écrit par Arnaud TIMBERT
- 966 mots
- 6 médias
Sur les ruines de la cathédrale Saint-Étienne, les travaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sur l'île de la Cité, débutent par le chevet peu avant ou dès l’accession de Maurice de Sully à l’évêché en 1160. En 1177, Robert de Torigny constate le bon avancement du chantier que...