Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SHADBOLT MAURICE (1932-2004)

Écrivain néo-zélandais, Maurice Shadbolt prenait pour décor son pays natal, qu'il décrivait comme « un dernier espace vierge pour la race humaine, et un paradis perdu ». Peu séduit par l'innovation technique, il écrivait de vastes romans réalistes de facture traditionnelle, offrant à ses compatriotes une vision plus générale de leur identité et de leur société qu'aucun autre auteur de fiction avant lui.

Maurice Francis Richard Shadbolt naît le 4 juin 1932 à Auckland. Durant sa jeunesse, il travaille comme scénariste et réalisateur de films documentaires, puis se tourne vers le journalisme. Il se consacre à temps plein à ce dernier métier et à l'écriture à partir de 1957. Cette année-là, il part pour l'Europe, où il vivra jusqu'en 1960. Ses deux premiers recueils de nouvelles, The New Zealanders (1959), et Summer Fires and Winter Country (1963), développent un thème récurrent : le conflit culturel entre la société néo-zélandaise moderne, urbaine, et les habitants traditionnels, à vocation rurale, du pays.

Le personnage central des œuvres de jeunesse de Shadbolt est en général un homme issu du milieu ouvrier, entouré d'écrivains et d'artistes, qui est impliqué dans des intrigues amoureuses et des mariages, mais s'intéresse toujours à la politique, et en particulier à la question de ce que signifie être Néo-Zélandais. Son premier roman, Among the Cinders (1965), se distingue par sa vision satirique de la vie sociale et intellectuelle du pays et par le personnage d'Hubert, qui sillonne la Nouvelle-Zélande avec son petit-fils. Un dauphin, image du bien, et la rencontre qu'il fait d'hommes avides et agressifs sont au cœur d'un roman sombre et chargé de symboles, This Summer's Dolphin (1969). An Ear of the Dragon (1971) est inspiré d'un volume de nouvelles de Renato Amato que Shadbolt édita. Dans Strangers and Journeys (1972), l'auteur tente de brosser le portrait de la Nouvelle-Zélande du xxe siècle, rassemblant et réaffirmant les thèmes de ses premiers ouvrages. Par la suite, il trouve un nouveau centre d'intérêt dans les relations qu'entretenaient Maoris et Pakehas au xixe siècle. Son attention se concentre plus particulièrement sur les années 1860, période des guerres qui opposèrent colons européens et indigènes pour le contrôle des terres. Les trois romans qu'il publie sur ce thème – Season of the Jew (1986), Monday's Warriors (1990) et The House of Strife (1993) – constituent peut-être ses plus belles œuvres. Citons également le documentaire Isles of the South Pacific (1968, Les Îles du Pacifique Sud) publié par la National Geographic Society, ainsi que les fictions Danger Zone (1975) et Dove on the Waters (1996). Shadbolt est également l'auteur de deux autobiographies, One of Ben's : A New Zealand Medley (1993) et From the Edge of the Sky (1999). Il meurt le 10 octobre 2004, à Taumarunui, dans l'île du Nord.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • NOUVELLE-ZÉLANDE

    • Écrit par , , , et
    • 12 802 mots
    • 11 médias
    ...pédagogiques d'une jeune institutrice pakeha avec des élèves maoris. Dans Season of the Jew (1986),Monday's Warriors (1990) et The House of Strife(1993), Maurice Shadbolt (1932-2004) recrée les guerres opposant Maoris et Pakehas au xixe siècle en insistant sur la subjectivité de tout récit historique....