MAURITANIE
Nom officiel | République islamique de Mauritanie (MR) |
Chef de l'État et du gouvernement | Mohamed Ould Ghazouani (depuis le 1er août 2019). Premier ministre : Moctar Ould Diay (depuis le 5 août 2024) |
Capitale | Nouakchott |
Langue officielle | Arabe 1
|
Unité monétaire | Ouguiya (MRO) |
Population (estim.) |
4 582 000 (2024) |
Superficie |
1 030 700 km²
|
Histoire
La formation historique
Le peuplement
Aux époques pré-, proto-historique et pré-musulmane, l'actuelle Mauritanie bénéficie de conditions climatiques plus clémentes qui permettent l'épanouissement d'une civilisation agro-pastorale, dans des régions que l'assèchement progressif du Sahara ont rendues, depuis, impropres à tout habitat sédentaire. Déjà le peuplement est mixte avec, semble-t-il, un avantage numérique aux éléments noirs sur les souches berbères. Ce sont, cependant, les éléments noirs qui souffriront le plus des conséquences de la dégradation climatique et seront inexorablement refoulés vers le sud, à l'exception de quelques isolats qui accompagneront les Berbères vers le nord ou resteront fixés autour des oasis. Les maîtres de l'espace ouest-saharien seront, pendant les treize premiers siècles de notre ère, les Berbères Sanhadja. L'introduction du chameau, dès le iie ou iiie siècle, leur permet de s'adapter par le nomadisme à un environnement de plus en plus éprouvant. Ils tirent une grande part de leur prospérité du contrôle qu'ils exercent sur les routes occidentales du grand commerce transsaharien qui relie l'Afrique du Nord aux régions de la boucle du Niger. Intermédiaires, protecteurs ou pillards, ils prélèvent leur part sur les flux qui drainent l'or et les esclaves vers le Maghreb, le sel, les objets manufacturés ou les chevaux vers le bilad-as-sudan (pays des Noirs). Si la maîtrise du Sahara occidental ne leur est pas disputée, les Sanhadja entretiennent cependant des rapports difficiles avec les sociétés politiquement organisées du Maghreb et du Soudan (empire du Ghana notamment).
Enflammés par les prédications de l'intégriste musulman Ibn Yasin, les nomades ouest-sahariens sont à l'origine de l'épopée politico-religieuse des Almoravides qui, dans la seconde moitié du xie siècle, édifient un vaste empire s'étendant de l'Espagne aux rives du Sénégal. Malgré le caractère éphémère de cet empire, le mouvement almoravide devait avoir pour la Mauritanie des conséquences de longue portée : adoption par l'ensemble des tribus d'un islam austère, sunnite et de rite malékite, qui influencera peu à peu toute l'Afrique de l'Ouest ; début de fixation d'une identité politique du peuple ouest-saharien, dont le souvenir glorieux et mythique sera entretenu au cours des siècles par la tradition et récupéré par les courants nationalistes contemporains.
À partir de la fin du xiiie siècle et jusqu'au début du xviiie siècle, le « pays de Shinguiti » (du nom de la plus célèbre de ses cités religieuses, renommée dans tout le monde arabo-musulman) devient l'ultime réceptacle d'ondes migratoires en provenance de la péninsule arabique via le Maghreb. Les arabes Ma'aquil, lancés au xie siècle à l'assaut de l'Afrique du Nord par les khalifes d'Égypte, sont progressivement détournés par les sultans marocains vers le Sahara occidental. Plus que d'une invasion il s'agit d'infiltrations successives, mais sur de longues périodes. Au prix d'innombrables conflits localisés pour le contrôle des rares ressources, les tribus locales sont assimilées ou réduites à l'état de tributaires par les nouveaux arrivants et coupées des groupes berbères du Nord et de la Méditerranée. La guerre de Charr Boubba (1644-1674) résonne encore comme le dernier sursaut de la résistance berbère avant que ne soit établie la domination militaire et politique des tribus d'origine arabe.
L'organisation sociale
La coexistence initialement forcée et difficile des groupes berbères et arabes donne progressivement naissance à la société maure, dont les principales caractéristiques survivent encore aujourd'hui.
Sur le plan ethnique, la « race maure » se constitue sur la base[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Louis BALANS : maître assistant à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Pierre BOILLEY : professeur d'histoire contemporaine de l'Afrique, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur du C.E.M.A.F. (Centre d'études des mondes africains, U.M.R. 8171)
- François BOST : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
MAURITANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ABDELAZIZ MOHAMED (1947 ou 1948-2016)
- Écrit par Khadija MOHSEN-FINAN
- 771 mots
Président de la République arabe sahraouie démocratique pendant quarante ans, jusqu’à sa mort en mai 2016, Mohamed Abdelaziz, dirigeant du Front Polisario, avait succédé en 1976 au chef du mouvement indépendantiste El Ouali Moustapha Sayed.
Alors qu’ils sont tous deux étudiants à Rabat, au...
-
AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale
- Écrit par Roland POURTIER
- 24 465 mots
- 27 médias
...oasis, qui constituaient autrefois la main-d'œuvre servile des harratins (descendants de populations razziées dans les villages de sédentaires noirs). En Mauritanie, la cohabitation entre les Blancs, ou Beydanes, économiquement et politiquement dominants, et les Noirs, pour certains réduits jusqu'à une... -
AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE (AOF)
- Écrit par Alfred FIERRO
- 825 mots
- 2 médias
Créée par un décret du 16 juin 1895, sous la direction d'un gouverneur général, l'Afrique-Occidentale française (A-OF) répond à la nécessité de coordonner sous une autorité unique la pénétration française à l'intérieur du continent africain. L'A-OF est, à l'origine, constituée des colonies...
-
AWDOUGOST ou AOUDAGHOST
- Écrit par Alfred FIERRO
- 294 mots
À la fin du premier millénaire, les Berbères du Sahara occidental se divisaient en deux grands groupes : les Zanata, qui vivaient à la bordure méridionale du Maroc, et les Sanhādja, dont la zone de nomadisation correspondait à peu près à l'actuelle Mauritanie. La capitale des Zanata...
- Afficher les 16 références