POLLINI MAURIZIO (1942-2024)
« À trente ans, Maurizio Pollini s'affirme comme le plus grand pianiste de sa génération. [...] Musicien absolu, sans limites spirituelles, ni culturelles, ni techniques, Pollini est capable de rendre lumineuse la vérité de toute musique digne de ce nom, des classiques à Boulez. » Cet hommage rendu par le compositeur André Boucourechliev au pianiste italien Maurizio Pollini s’est révélé prémonitoire.
L'ardeur des débuts
Maurizio Pollini naît à Milan le 5 janvier 1942, dans une famille musicienne ; son père, l'architecte Gino Pollini, un des représentants du rationalisme italien, est aussi un talentueux violoniste ; sa mère a étudié le piano et le chant. Il débute le piano dès sa petite enfance avec des leçons particulières, données notamment par Carlo Lonati. À l'époque, son entourage familial n'envisage pour lui aucune carrière musicale sérieuse, bien qu'il commence à se produire en public dès l'âge de neuf ans. Il entame néanmoins des études musicales au Conservatoire Giuseppe-Verdi de sa ville natale, où il est l'élève du pianiste Carlo Vidusso, pédagogue exigeant, et lui-même disciple de Lonati. En 1957, une impressionnante interprétation des Études de Chopin à Milan est accueillie avec enthousiasme par la critique.
Le jeune pianiste se lance alors à l'assaut des compétitions internationales : en 1957, il remporte le deuxième prix (piano homme) du Concours international d'exécution musicale de Genève (le premier prix est décerné à Dominique Merlet) ; en 1958, il est également deuxième prix de ce même concours (le premier prix n'est pas décerné) ; en 1959, alors qu'il vient d'obtenir son diplôme du Conservatoire Giuseppe-Verdi, il est premier prix au concours Ettore-Pozzoli de Seregno (Italie) ; surtout, il remporte en 1960 le premier prix au Concours international de piano Frédéric-Chopin de Varsovie, où il passionne l'ensemble du jury et notamment son président, Arthur Rubinstein. Dans la foulée, il réalise la même année, pour EMI, avec le Philharmonia Orchestra sous la direction de Paul Kletzki, un enregistrement du Premier Concerto pour piano de Chopin qui le rend célèbre.
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média
Autres références
-
PIANO
- Écrit par Daniel MAGNE et Alain PÂRIS
- 4 344 mots
- 15 médias
...généreuse du répertoire romantique, l'univers d' Alfred Brendel (1931) semble se refermer au fil des années dans une introspection proche de la froideur ; Maurizio Pollini (1942-2024) mêle avec bonheur les diverses époques, mais sa recherche de la perfection altère son pouvoir de communication, qui perd en...