MAUSOLÉE
Devenu générique à partir du ier siècle, pour désigner tout monument funéraire de vastes proportions et de riche apparence, le terme mausolée fut d'abord spécifique et s'appliquait au monument de Mausole, satrape de Carie au milieu du ~ ive siècle, que le prince fit élever et que son épouse Artémis fit terminer à Halicarnasse, la capitale de sa province.
Le Mausolée, dressé sur une vaste terrasse, comportait trois étages : un soubassement rectangulaire couronné de frises, enfermant une salle funéraire richement ornée ; un étage intermédiaire en forme de double colonnade ionique, abritant une chapelle dont les murs contribuaient à soutenir le couronnement ; une pyramide à degrés qui servait elle-même de piédestal à un char d'apparat. Tout autour de l'édifice, aux divers niveaux, un riche décor sculpté s'intégrait à l'architecture : frises autour du soubassement, statues entre les colonnades ioniques de l'étage, défilés de lions au pied de la pyramide, etc.
Pour réaliser cette œuvre que l'on considérait comme l'une des Sept Merveilles du monde, Mausole avait attiré dans sa capitale les meilleurs artistes de l'époque : Pythéos, l'architecte, Scopas, Léocharès et Bryaxis, les sculpteurs qui travaillaient au décor sculpté. Le Mausolée fut démantelé au début du xvie siècle par les chevaliers de Saint-Jean pour fournir les matériaux nécessaires à la construction du château d'Halicarnasse. Les éléments les plus nombreux se trouvent au British Museum. Les fouilles de K. Jeppesen pour étudier la topographie du site et ses recherches pour vérifier la restitution du Mausolée ont apporté une connaissance plus approfondie du développement de l'art grec dans le sud-ouest de l'Asie Mineure.
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Écrit par
- Roland MARTIN : membre de l'Institut
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